L’analyse du marché automobile laisse entrevoir de nouvelles tendances tant au niveau des motorisations, des segments qu’au niveau des régions.
Au cours des 6 premiers mois de l’année en cours, le volume des ventes, toutes catégories confondues, a atteint 80.735 immatriculations, soit une baisse de près de 11% par rapport à la même période de l’année dernière. Les véhicules particuliers (VP) ont totalisé 72.510 ventes, affichant un recul de 13,79%. Les véhicules utilitaires légers (VUL) ont, quant à eux, enregistré 8.225 immatriculations, soit une hausse de 22,49%.
La contreperformance commerciale du segment VP, qui représente près de 90% du marché, s’explique par différents facteurs. Les professionnels mettent ainsi en avant «l’arrêt du crédit à taux zéro, le non renouvellement de la prime à la casse pour les taxis et le climat d’attentisme et d’incertitude qui n’encouragent pas les consommateurs à renouveler leur véhicule ou à acheter pour les primo-accédants».
Le diesel en léger recul
Les dernières statistiques du marché de l’automobile arrêtées à fin juin révèlent une surprise de taille : les motorisations essence commencent à regagner, timidement certes, du terrain. Si la suprématie du diesel n’est pas encore remise en cause, on note toutefois que sa part de marché est en recul.
En effet, sur les 80.735 unités écoulées, 74.694 véhicules écoulés roulent avec ce carburant, représentant près de 92,51% de parts de marché, alors que ce taux frôlait les 95% il y a encore un an.
Interrogés à ce sujet, plusieurs opérateurs de la place soulignent que «le décalage de prix entre les deux carburants a nettement baissé, ne dépassant pas 1 dirham dans les meilleurs des cas. L’essence devient de plus en plus compétitif surtout pour les petites voitures, dont le prix est également moins cher». Les moteurs essence restent essentiellement confinés aux petites motorisations, notamment les micro-citadines, les citadines, sans oublier les voitures sportives.
22,6% de PDM pour les SUV
Par ailleurs, la segmentation du marché révèle que les citadines restent la première catégorie du marché avec 19.655 unités écoulées, soit une part de marché (PDM) de 24,34%. Si l’on ajoute les citadines Sedan qui représentent 7.663, la PDM grimpe à 33,83%.
Les SUV de leur côté continuent de ratisser large et grignotent des PDM, avec un volume de vente qui atteint 18.235 immatriculations, soit une PDM de 22,58%. Une tendance mondiale qui se confirme au Maroc. Ce type de véhicules séduit de plus en plus les automobilistes, surtout que les gammes des constructeurs se sont beaucoup diversifiées (urbain, medium ou de grands SUV). En effet, les ludospaces, segment phare du marché marocain pendant des années, sont en perte de vitesse. Le nombre de véhicules écoulés à fin juin 2019 est de 12.199 unités, soit une PDM de 15,11%.
Faisant du surplace, les compactes n’ont pas dépassé les 7.122 immatriculations, soit une PDM de 8,89%. Mieux lotis, les VAN affichent un cumul des ventes de 3.917 livraisons et une PDM de 4,88%. Ce marché particulier qui concerne essentiellement les professionnels, est plus lié à la conjoncture économique. Les pick-up, pour leur part, totalisent 2.072 unités, soit une PDM de 3,26%. Ce segment est intimement lié aux résultats de la campagne agricole qui était cette saison en deçà des espérances. Il risque de régresser au cours du second semestre.
Concentration du parc à Casablanca et Rabat

Au niveau régional, Casablanca cumule une grande part des ventes avec 35.978 unités, soit une PDM de 44,56%. Elle est suivie par Rabat qui totalise 8.406 immatriculations, soit une PDM de 10,41%. Les deux villes regroupent 55% de PDM. Cela montre que les professionnels du marché ont intérêt à investir les régions où le taux de motorisation reste très faible comparativement avec la moyenne nationale. La troisième position revient à Marrakech qui affiche un volume de 6.200 unités, soit une PDM de 7,68%. Agadir suit de près avec 6.091 immatriculations réalisant au passage une PDM de 7,54%. Elle est suivie par Fès qui cumule 2.992 véhicules écoulés, soit une PDM de 3,7%. Tanger s’adjuge la sixième position avec une PDM de 3,37% et Meknès est septième avec un volume de ventes de 2714 ou une PDM de 3,36%.