«L’automobile est la plus belle conquête de la femme» ! Nombreuses sont les «défricheuses», les «pasionarias» capables d’incarner cet adage doublement pastiché. En 2018, cependant, Aseel Al-Hamad, Saoudienne et pilote automobile de son état, a mérité davantage que n’importe laquelle de ses congénères d’être le symbole, la figure de la Journée internationale des droits des femmes.
L’automobile a longtemps été une affaire d’hommes, un domaine fortement teinté de machisme. Et, si les choses ont changé et sont encore en train d’évoluer, les vieilles habitudes ont la peau dure, hélas !

En 2018, 68% des acheteurs de voitures neuves au Maroc
étaient de sexe masculin (source Aivam). Il y a lieu de noter une petite
«éclaircie» par rapport à 2017 (le mix était de 70% en faveur des hommes), mais
la parité est encore loin d’être acquise !
Le constat est analogue en matière d’emploi dans la filière auto. De plus en
plus de femmes ont pris le pouvoir en se hissant à des postes de responsabilité
(directrice de marque ou directrice marketing), mais le chemin est encore long,
escarpé, voire barré par endroits !
Heureusement qu’il est, pour ceux qui s’escriment à lutter contre les inégalités, quelles qu’elles soient, des symboles, des parangons, des guides. Aseel Al-Hamad est de ceux-là ! A l’instar de Rosa Parks, de Nelson Mandela, ou des Femen pour rester dans le thème, cette Saoudienne a bousculé les codes et fait en sorte de conjurer le sort qui lui était promis.

Celle qui est désormais membre de la Commission Femmes de la Fédération internationale automobile (FIA) et unique représentante de la gent féminine au sein de la fédération saoudienne des «sports motorisés» s’est d’abord fait connaître il y a quelques années en devenant la première femme de son pays à importer et à posséder une Ferrari en son nom, Ferrari qu’elle était dans l’incapacité de conduire sur route ouverte puisque l’interdiction de passer le permis de conduire n’a été levée à l’endroit des femmes que le 24 juin 2018 en Arabie Saoudite.
Ce jour-là, Aseel Al-Hamad n’était pas dans une auto-école comme beaucoup de Saoudiennes, mais en France, précisément sur le circuit du Castellet (a.k.a Paul Ricard) où, en marge de la huitième manche de la saison 2018 du championnat du monde de Formule 1, elle a pris part à la Parade Passion, une course de modèles iconiques de Renault, au volant d’une Lotus Renault E20 – monoplace pilotée par l’ex-champion du monde de F1, le Finlandais Kimi Räikkönen, lors de sa victoire au GP d’Abu Dhabi six ans plus tôt. Tout un symbole !