Sécurité routière : Lancement de nouveaux projets

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Déploiements de 280 radars de dernière génération et inauguration à Benslimane d’un centre spécialisé.

Les autorités responsables de la sécurité routière, en l’occurrence le département du Transport et le Comité national permanant de lutte contre les accidents de la circulation (CNPAC), ont eu une semaine très chargée du 18 au 23 février. Une caravane itinérante a sillonné plusieurs villes du Royaume pour lancer des projets d’aménagements routiers ou liés à la sécurité.

Pour renforcer son dispositif de contrôle des excès de vitesse, le Maroc va déployer 280 radars portatifs de dernière génération. Munis d’un dispositif infrarouge, ils peuvent détecter les excès de vitesse la nuit, mais aussi dans de mauvaises conditions météorologiques. Ces équipements qui ont nécessité une enveloppe de 27 millions de DH, permettront de mesurer la vitesse avant l’arrivée du véhicule et après avoir dépassé le radar, contrairement aux radars traditionnels qui évaluent uniquement la vitesse avant de dépasser le radar, en plus de radars intelligents qui mesurent le respect des exigences de sécurité routière, telles que l’utilisation obligatoire de la ceinture de sécurité, l’usage du téléphone pendant la conduite.

Il est prévu également en 2019 de multiplier par trois le nombre des radars fixes pour passer à 550. La caravane a fait le déplacement à Benslimane pour l’inauguration d’un centre dédié à la sécurité routière, qui a nécessité un investissement de 149 millions de DH.

«Ce centre sera destiné dans un premier temps aux professionnels avant d’être ouvert à l’ensemble des citoyens. Il aidera le conducteur à apprendre à mieux réagir et contrôler le véhicule dans différentes situations et dans toutes les conditions météorologiques», souligne Najib Boulif, secrétaire d’Etat chargé du Transport.

Par ailleurs, la caravane a fait une escale à Marrakech pour sensibiliser les écoliers quant à l’utilisation responsable de la route. A Inezgane et Agadir, elle a visé d’autres professionnels notamment les chauffeurs d’autocars, de poids lourds, de taxis ou les formateurs des auto-écoles. L’idée est de lesinciter à se conformer à la réglementation en vigueur. Le voyage s’est poursuivi pour atteindre Tiznit où un Centre d’éducation routière a été inauguré. A travers ce site, le CNPAC vise à enseigner aux enfants les règles de base de la circulation routière par le biais de simulations cyclistes, ainsi que le comportement des usagers de la route via la formation et le training après l’obtention du permis de conduire pour garantir une bonne conduite, tout en montrant les éventuels dangers auxquels le conducteur fait face dans de nombreuses situations.

Deux questions à Benacer Boulaâjoul

«La vitesse cause 50% des accidents»

Le point avec Benacer Boulaâjoul, secrétaire permanent du CNPAC

Autonews : Quelles sont les spécificités de la caravane 2019 de la prévention routière ?

Benacer Boulaâjoul : La sécurité routière concerne plusieurs acteurs avec qui nous voulons travailler pour la développer. C’est un chantier permanent qui nécessite toujours plus d’effort et d’attention de tous les intervenants. Notre approche consiste à fédérer toutes les énergies pour lutter contre les accidents de la circulation, qui continuent malheureusement de faire des ravages sur nos routes. Nous travaillons sur plusieurs aspects notamment l’amélioration des infrastructures, de la signalétique et aussi la sensibilisation quant aux dangers de la route. Nous développons les moyens de contrôle et de la répression des infractions. Nous investissons toutes les pistes et sommes ouverts à tous les acteurs y compris la communauté scientifique pour améliorer la sécurité routière. A cet égard, nous nous orientons vers des options plus intelligentes et innovantes capables de réduire les dégâts humains et matériels. Dans notre campagne de communication, nous ciblons les personnes à risque où celles qui fréquentent régulièrement la voie publique.

Autonews : Votre campagne s’est focalisée cette année sur le respect de la vitesse. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?

B.B. : L’approche adoptée par le CNPAC s’appuie sur un ensemble de faits et de conclusions issus d’études scientifiques et techniques menées aux niveaux national et international, qui ont mis en évidence le lien direct entre la réduction de la vitesse et l’amélioration des indicateurs de sécurité routière. Parmi les conclusions scientifiques les plus importantes qui ont poussé le Comité à choisir le thème de la vitesse comme sujet de sa campagne, c’est qu’elle est la cause principale de la moitié des accidents de la route, vu le changement causé par l’utilisation de la vitesse au volant et ses conséquences sur les conducteurs et sur le véhicule. La distance d’arrêt augmente considérablement avec la vitesse. Il a été prouvé que plus la vitesse augmente, plus le champ de vision est plus bas. Lorsque le conducteur est garé, il peut voir tout ce qui l’entoure dans un visuel de 180°, cet angle diminue pour atteindre 100° environnant dans l’angle de vision jusqu’à 180 degrés. Cet angle chute à 100 degrés à 49 km/h alors qu’avec une vitesse de 120 km/h, l’angle de vue ne dépasse jamais 30°.