Porsche Macan restylé :%% C’est du très costaud !

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Révélée fin juillet à l’occasion du salon de Shanghai, la version restylée du Porsche Macan va mettre un boxon pas possible au sein du segment des SUV compacts premium ! Elle a plus que jamais l’œil du tigre (macan en… parlant la javanaise).

Suite à son passage par la case restylage, le SUV compact de Stuttgart se révèle être plus «S», plus sportif, et, partant, moins «U», moins utilitaire, que l’opus originel, lancé en 2014. Quant au V, au vu du grand jeu que nous sort cette version «faceliftée», c’est au niveau de l’index et du majeur de ses concepteurs et des actionnaires de Porsche qu’il doit se dessiner.  

C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens, certes. Mais quand tu vois débarquer Pink Floyd ou Jimi Hendrix sur scène (sur Youtube, parce que hein… ?), tu te dis quand même que ça sent vachement bon pour les esgourdes…

Dès sa sortie, il ne faisait aucun doute que ce Macan avait suffisamment d’arguments en magasin pour réussir ! Le petit frère du Cayenne a tôt fait de priver ce dernier du statut de best-seller mondial de la gamme. Il a capté, un an à peine après sa sortie, pas moins d’un tiers des ventes totales de Porsche. Et ce ratio n’a pas faibli depuis. En 2017, malgré l’avènement de nouvelles stars du segment, plus de 97 000 Macan ont été vendus au niveau mondial sur un total de 246 000 Porsche commercialisées (record de l’année précédente effacé des tablettes, ce qui est une constante depuis 2010). Depuis le début de sa carrière, ce sont plus de 350 000 unités qui ont été écoulées de par le monde.

Sur notre marché, par contre, la carrière de ce SUV compact, produit à l’usine de Leipzig et dont le nom signifie tigre en javanais (première langue régionale d’Indonésie), n’est pas réellement au beau fixe. Après des débuts canons, le Macan a quelque peu tiré la langue en 2017 face à ses rivaux directs, notamment le Land Rover Range Rover Evoque, l’Audi Q5 – à qui il emprunte sa plateforme -, le Mercedes GLC et le BMW X3 (classés par ordre de grandeur des chiffres de ventes enregistrés).

Au-dessus du lot

A sa décharge, celui qui est au Cayenne ce que le Cayman est à son Altesse sérénissime 911 s’affiche à des tarifs très sensiblement supérieurs à ceux des concurrents précités et de ceux qui ne l’ont pas été, les Alfa Romeo Stelvio, Jaguar F-Pace, Volvo XC60…

A titre de comparaison, la version la plus plébiscitée chez nous, le Macan S Diesel, réclame 760 000 DH, quand un Audi Q5 Diesel démarre à 499 000 DH. Même le prix plancher du pantagruélique Q7, qui dispose pourtant du même V6 3.0 TDI que le Macan, est inférieur de plus de 80 000 DH à celui de ce dernier ! Que voulez-vous ? Le blason, comme la philosophie sportive et l’expertise des metteurs au point auxquelles il donne accès, se monnaient au prix fort ! N’est pas frangin de la reine des berlinettes qui veut !

En plus de son succès commercial au niveau mondial, le Macan d’avant-restylage s’est facilement imposé en tant que référence de son segment en matière de sportivité. Et il avait la gueule de l’emploi, avec son allure trapue, ses muscles saillants et ses nombreux clins d’œil, à l’instar des autres membres de sa famille, à l’univers de la 911. En termes d’agressivité, il n’avait déjà pas son égal sur le segment des SUV compacts. Alors, lors de son passage sur le «billard», il a fait siens les nouveaux codes stylistiques de la marque, notamment en matière de signatures lumineuses.

C’est ainsi que nous retrouvons, non sans plaisir, des optiques avant à LED tridimensionnelles offrant un système d’éclairage adaptatif, et à l’arrière, le bandeau lumineux à LED en relief, les feux étroits qu’il relie – à LED et «3D» eux aussi -, ou encore les feux stop 4 points.

Connectivité upgradée

Au plan visuel toujours, la face avant donne l’impression d’avoir été élargie et quatre teintes viennent étoffer le nuancier («Craie», «Bleu Miami», «Gris Dolomite métallisé» et «Vert Mamba métallisé»), tandis qu’à bord, la présentation progresse aussi, avec notamment l’adoption de nouvelles buses d’aération au niveau de la planche de bord ou la possibilité de recourir à des packs intérieurs inédits. On note également l’apparition, en option, d’un volant sport GT, enrichi d’un sélecteur de mode de conduite quand le pack Sport Chrono optionnel est également de la partie.

Cela dit, c’est le nouvel écran tactile de 10,9 pouces (contre 7,2 pouces auparavant), interface «full HD» du nouveau et très performant Porsche Communication Management (PCM), qui a réellement permis de transfigurer l’habitacle du Macan, en plus d’offrir une connectivité au top. Il permet d’accéder à des fonctionnalités inédites, comme celles que centralise le module Porsche Connect : système de navigation en ligne, commande vocale intelligente… Evidemment, politique de la marque oblige, il faudra sans doute puiser dans le catalogue d’options pour bénéficier des fonctionnalités les plus poussées. L’habitacle du Macan gagne également en confort. Il hérite d’un ioniseur d’air, mais surtout d’un système d’assistance de conduite autonome en phase d’embouteillage.

La fin du Diesel

C’est un truisme que de dire, cela dit, que c’est quand le conducteur prend les choses en main que ce Macan révèle l’entièreté de sa saveur. D’autant que le châssis a été optimisé afin d’améliorer et le confort de roulement et le comportement dynamique. Ce SUV particulièrement affûté, fort d’une transmission intégrale active intelligente, bénéficie aussi de jantes et de pneumatiques inédits (de 20 et 21 pouces), plus performants.

Côté motorisations, si l’actuel Macan essence de base est doté en Europe d’un 4-cylindres 2.0 turbo de 252 chevaux (version indisponible chez nous, où l’entrée de gamme essence est le Macan S), la version restylée a dû en «dételer» quelques-uns afin de satisfaire aux nouvelles normes WLTP, fossoyeuses du cycle NEDC et qui concernent, depuis le 1er septembre dernier, tous les véhicules immatriculés en Europe. Il développe 245 ch, désormais, et fait du surplace en termes de couple maxi (370 Nm), perd 4 unités en matière de v-max (Porsche annonce 225 km/h), mais accèlère toujours de 0 à 100 km/h en 6,7 s, ce qui est plus qu’honorable.  

Des motorisations plus ambitieuses suivront l’année prochaine, notamment les V6 biturbo de 3 litres de cylindrée qui animeront les Macan S et Turbo. La puissance devrait être portée à 354 ch (340 ch actuellement) sur la variante S et à 440 ch (contre 400 ch) pour l’héritière très lointaine de la 930 Turbo. En revanche, le Diesel a été désigné «motorisation non grata». A Stuttgart, l’heure est donc désormais à l’essence, à l’hybride et à l’électrique.     

Enfin, les prix du nouveau «baby Cayenne» n’ont pas été révélés. Il se murmure cependant, qu’ils seront, à quelque chose près, cristallisés !