Ce «RStylage» pourrait fort bien être le chant du cygne, le dernier coup d’éclat, de la Porsche 911 Type 991, qui devrait être remplacée avant la fin de l’année. Rarement sortie de scène aura été aussi stylée !
Sera-ce la der des ders, l’ultime Porsche 911 Type 991, le bouquet final ? Si des bruits de couloir font état de l’arrivée prochaine d’une 991 Speedster, cette GT3 RS Phase 2 représentera, de toute façon, la dernière évolution moteur de la septième génération de la berlinette de Zuffenhausen, le dernier stade d’une valse de restylages entamée deux ans et demi plus tôt !
Porsche a mis les ingrédients pour que ce chant du cygne se révèle être plus irrésistible encore que le chant des sirènes du récit homérique de l’Odyssée… C’est qu’on a quand même affaire à la plus vertigineuse de toutes les 911, davantage même que la GT2 RS. Cette dernière est peut-être la 911 la plus puissante homologuée sur route, mais elle est tout de même en retrait par rapport à la GT3 RS aux yeux des plus puristes des Porschistes, ceux qui ne jurent que par le flat-six atmosphérique.

Adoptée pour la première fois en 1975 sur la 930 Turbo, la suralimentation a pris le pouvoir fin 2011 avec l’apparition de la 991. Les GT3 et GT3 RS font ainsi figure de «derniers des Mohicans». Ce sont les ultimes 911 disposant d’un moteur à aspiration naturelle.
Puisqu’il est question du «cerveau» des opérations, sachez que le six-cylindres boxer 4.0 l de la GT3 RS a été reconduit. Fort d’un système d’admission inédit et d’un nouvel échappement, il a vu sa puissance grimper de 20 chevaux pour en atteindre 520 et son couple maxi progresser de 10 Nm pour en envoyer 470 aux roues arrière. Le nouveau bloc prend également un peu plus de tours, la totalité de la puissance déboulant désormais à 8 450 trs/min, soit 200 trs/min plus haut qu’avant. Le régime maxi culmine, pour sa part, à 9 000 trs/min.

L’ivresse des sommets
Au volant de cette GT3 RS Phase 2, vous saisirez ce que l’expression «ivresse des sommets» signifie vraiment ! Car, à mesure que l’aiguille du compte-tours trace son chemin vers le rupteur, la sonorité du flat-six atmosphérique devient orgastique. Et encore, le mot n’est pas assez fort… Les performances aussi sont un peu plus sommitales : la vitesse maxi est dorénavant de 312 km/h, ce qui représente un gain de deux unités par rapport à la version d’avant-restylage, tandis que le 0 à 100 km/h est pulvérisé en 3,2 s – un dixième de gagné.
La transmission à double embrayage à sept rapports, la fameuse PDK, qui semblait au top, a néanmoins été retravaillée pour plus de réactivité. Les trains roulants et les liaisons au sol ont également été remaniés : système des roues arrière directrices peaufiné ayant nécessité le recours à de nouvelles gommes à la taille inchangée (des Michelin Pilot Sport Cup 2 de 20 pouces à l’avant et de 21 pouces à l’arrière) et joints de rotules sur les bras de suspension désormais métalliques – ils étaient garnis de paliers plastiques précédemment -, à la manière de la GT2 RS.
Dotée d’un kit aéro encore plus spectaculaire qu’avant, avec notamment un bouclier avant plus ajouré que jamais, un capot avant qui s’offre deux prises d’air et un aileron arrière redessiné, la nouvelle GT3 RS hérite, à bord, de baquets en fibre de carbone légers comme une plume.

Forme olympienne
En parlant de poids, Porsche, qui annonce une masse de 1 430 kg, propose, en option, le pack Weissach (déjà vu sur l’hypercar 918 Spyder et sur la GT2 RS), synonyme d’un gain de poids de l’ordre de 30 kilos grâce à l’emploi massif de matériaux légers : toit en carbone, jantes en magnésium… Un autre pack optionnel, mais gratuit celui-là, le Pack Clubsport, en l’occurrence, aura l’heur de plaire aux amateurs de sorties circuit puisqu’il donne accès à un arceau-cage, à un extincteur et à des harnais.

Si la GT3 RS était déjà acérée comme un katana Hattori Hanzo, c’est à un sabre laser façon Star Wars qu’elle fait songer désormais ! Les carnets de commandes de celle qui sera la star incontestée du stand de la firme souabe au salon de Genève sont d’ores et déjà ouverts en France, au tarif de 198 335 euros (2,3 millions de dirhams environ). L’inflation est supérieure à 14 000 euros (près de 160 000 DH). Les livraisons débuteront à partir du mois de juin prochain.