Mercedes EQC 400 4Matic : A star is… bornes !

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La marque à l’Etoile produit des autos depuis la nuit des temps et ne pouvait laisser indéfiniment un «rookie» californien lui faire la leçon. Ainsi naquit l’EQC, pionnier d’une famille que Stuttgart promet nombreuse ! 

Lors de la dernière édition du Mondial de l’automobile, à Paris, Mercedes a révélé le pionnier de sa future gamme EQ, qui sera composée exclusivement de véhicules zéro émission, le SUV EQC, pendant vertueux du GLC. Plutôt que de s’attaquer frontalement au Model X en s’alignant sur ses mensurations hors-normes, la firme de Stuttgart a donc préféré s’attaquer au segment de milieu de gamme (segment C), autrement plus porteur.

L’EQC affiche une longueur de 4,76 m et vient ainsi s’intercaler entre deux de ses frangins thermiques, le GLC (4,66 m) et le GLE (4,82 m). C’est 24 cm de moins que le Model X, 14 de moins que l’e-tron, mais 8 de plus que l’I-Pace. Avec son empattement de 2,87 m, identique à celui du GLC, le SUV électrique à l’Etoile s’incline face à ses trois rivaux frontaux, rendant six centimètres au moins bien loti des trois, le SUV d’Audi, et 10 centimètres au meilleur d’entre eux sur ce poste, celui de Jaguar.

En fait, nonobstant un look dont l’élégance le dispute à l’avant-gardisme, quasi identique à celui du concept Generation EQ, présenté au Mondial de Paris deux ans plus tôt, l’EQC est à la peine dans plusieurs domaines. Les feux avant en J inversé et la fine bande lumineuse qui, pour les relier, surplombe la calandre, à la découpe très originale, au passage, ou encore la partie arrière raffinée, où l’on retrouve le thème du bandeau lumineux faisant la jonction entre les feux, sont du plus bel effet. Ils ne font pas oublier certaines faiblesses, cela dit. Sans compter que le profil de ce SUV ne s’affranchit pas suffisamment de celui du GLC.

Même l’intérieur à la présentation onirique et «high-tech» laisse un goût d’inachevé. Aussi réussies et pratiques soient-elles, le deux dalles numériques mitoyennes qui occupent une grande partie de la planche de bord rappellent trop celles des dernières productions thermiques de Stuttgart.

Si, à l’inverse de la Classe S ou de la Classe A, le GLC n’a pas droit à ce combo composé de l’instrumentation numérique et de l’interface multimédia, on retrouve son influence au niveau des places arrière de ce SUV 5 places, avec la présence d’un tunnel de servitude qui mènera la vie dure à l’occupant de la place centrale, ou au niveau de la contenance du coffre, strictement identique : 500 dm3 pour le SUV électrique comme pour son faux jumeau thermique.

Ces deux détails trahissent la principale faiblesse de ce véhicule. A l’inverse des autres SUV électriques de ce dossier, l’EQC est bâti sur une «plateforme thermique», celle du GLC, bien entendu. On a donc affaire à la variante zéro émission de ce dernier plutôt qu’à une vraie nouveauté. Et cela a une incidence sur le poids de l’EQC. Affichant 2,4 tonnes sur la balance, l’EQC ne saurait être un modèle d’agilité.

A cœurs vaillants…

Il n’empêche que les deux moteurs électriques, positionnés chacun sur un essieu et garantissant, ce faisant, une transmission à quatre roues motrices, font le boulot sans problème. Développant une puissance cumulée de 408 ch (soit autant que l’e-tron en mode «Super Saiyan» et 8 unités de plus que l’I-Pace) et un couple canon de 765 Nm (la concurrence est largement battue), ils permettent à l’EQC de tenir le choc face à ses rivaux européens en matière d’accélérations, avec notamment un 0 à 100 km/h abattu en 5,1 s.

Pour sa part, la vitesse de pointe est limitée électroniquement à 180 km/h. Car, qui veut voyager loin ménage sa monture. Surtout quand elle embarque des batteries de 80 kWh (capacité inférieure à celle des accus des rivales) et qu’elle affiche une autonomie de 450 km selon l’ancien protocole de mesures NEDC, ce qui devrait équivaloir à 300 km selon le nouveau cycle WLTP, actuellement en vigueur en Europe.

Comme l’e-tron, l’EQC devrait débarquer en concession avant mi-2019.  Il s’y affichera à un tarif encore inconnu. Il ne restera alors plus que trois ans à Mercedes pour tenir sa promesse : concevoir un modèle électrique dans chacun des segments qu’elle couvre afin de donner une belle fratrie à ce défricheur, perfectible, peut-être, mais tellement attachant !