Mercedes-AMG GT Coupé : Au-dessus du «game» ?

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Avec cette Mercedes-AMG GT Coupé, Stuttgart nourrit un sacré objectif : tailler des croupières à la Porsche Panamera. Pour y parvenir, la firme à l’Etoile a employé une sacrée recette : greffer deux portes, une deuxième rangée de sièges et un hayon à sa berlinette, la redoutable Mercedes-AMG GT ! Bilan postopératoire.

C’est la première berline entièrement conçue par Mercedes-AMG. Et, comme on pouvait s’y attendre, Affalterbach ne s’est pas loupé ! Il faut dire que sa GT Coupé (5 portes) reprend les lignes racées du Mercedes-AMG GT Concept, présenté au salon de Genève en 2017 et qui s’inspirait, pour sa part, de la silhouette et de l’esprit de la Mercedes-AMG GT. Un an plus tard, même lieu : celle qui promet un «bain de sang» à la Porsche Panamera s’est offert un premier bain de foule lors de la grand-messe genevoise et a figuré, à n’en point douter, parmi les sensations de l’édition 2018 de cet événement.   

Et pour cause : esthétiquement, cette nouvelle sportive de la galaxie Mercedes, qui en compte un paquet, affiche un grand méchant look. Elancée, racée, cette berline Coupé à la ligne de toit flottante donne à voir une face avant musculeuse, marquée par la calandre Panamericana, un capot interminable, une ceinture de caisse haute, une partie arrière héritant de feux très effilés, d’un aileron monumental qui surplombe un bouclier composé d’un extracteur menaçant, de deux sorties d’air, de quatre canules d’échappement à la forme trapézoïdale…

Comme si tout cela ne suffisait pas, il est possible d’exalter les lignes de la GT Coupé en recourant à divers kits carrosserie comme le pack Night, qui permet d’exacerber l’agressivité, ou le pack Chrome, qui apporte, pour sa part, un supplément de distinction.

A bord, la GT Coupé est un peu moins spectaculaire puisque sa planche de bord s’aligne sur les dernières productions de la marque en adoptant deux écrans juxtaposés de 12,3 pouces. En revanche, la console centrale en forme de V, comme les sièges baquets, rappellent ceux de l’AMG GT.

L’habitacle s’offre une planche de bord proche dans son esprit de celles des dernières productions de la marque à l’Etoile, tandis que la console centrale fait penser à celle de la berlinette AMG GT.

Tiercé gagnant !

L’AMG GT Coupé est disponible d’emblée en trois versions. La moins puissante des trois est la GT 53 Coupé, qui se signale par un look un peu plus sage, privée qu’elle est de l’aileron des deux autres versions et de leur extracteur. Le sien est autrement moins belliqueux et elle doit aussi se contenter d’un bouclier avant un peu moins ajouré et de roues de 19 pouces, contre 21 pouces pour les deux autres versions.

Cette variante de «base» embarque un six-en-ligne 3.0 l suralimenté de 435 ch travaillant en bonne intelligence avec le système de micro-hybridation EQ Boost, qui offre un rab de 21 ch et 250 Nm. Ainsi armée, cette flèche atteint une v-max de 280 km/h et accélère de l’arrêt à 100 km/h en 4,5 s, ce qui, vous en conviendrez, est déjà assez honorable.

La variante intermédiaire, la GT 63 Coupé, se situe quelques crans au-dessus avec son V8 4.0 l biturbo de 585 ch et 800 Nm et ses performances de «fuoriclasse» : vitesse de pointe de 310 km/h et 0 à 100 km/h pulvérisé en 3,4 secondes.

Enfin, pour ceux qu’une telle fiche technique ne rassasie pas, AMG propose la GT 63 S, qui repose sur le même bloc, à ceci près qu’il dispose d’un bonus de 54 ch et de 100 Nm. Pas besoin de faire le calcul (nous l’avons fait pour vous) : la plus sommitale des Mercedes-AMG GT Coupé développe 639 ch et un couple maxi de 900 Nm, ce qui en fait la Mercedes de route la plus puissante du catalogue actuel.

En effet, elle développe 9 ch de plus que la S65 AMG, dont le V12 biturbo fait néanmoins la course en tête en matière de couple (1 000 Nm). Mieux, la GT Coupé 63 S se classe deuxième du classement des productions sportives de la firme de Stuttgart, toutes époques confondues, puisque seule la SL65 AMG Black Series (2008-2011) la surpasse avec ses 670 canassons. Cela dit, la GT Coupé la plus himalayenne domine cette dernière en matière d’accélérations. Elle atomise le 0 à 100 km/h en 3,2 secondes (contre 3,8 s). Enfin, elle dépasse les 315 km/h, quand la SL65 AMG Black Series, créditée d’une v-max de 320 km/h, a été chronométrée à 311 km/h !

Toutes les GT Coupé sont associées exclusivement aux mêmes transmissions, à savoir une boîte automatique AMG Speedshift à neuf rapports et une transmission à quatre roues motrices 4Matic+. Un système à quatre roues directrices et un différentiel à glissement limité électronique – équipement présent de série sur les versions embarquant le V8 et en option sur la GT 53 Coupé – complètent la panoplie.  

Dessous affriolants

Du reste, à l’instar de l’AMG E 63 S, la GT Coupé du même nom a droit, de série, à un mode Drift, qui permet de renvoyer l’entièreté du couple du moteur aux roues arrière. Il faut piocher dans le catalogue d’options pour que la GT 63 Coupé embarque un tel dispositif, tandis que la GT 53 Coupé en est privée.

Ce sont les AMG GT 63 et 63 S qui seront commercialisées en premier lieu. Elles devraient faire leur entrée dans les concessions de la marque à l’Etoile début 2019, tandis que la GT 53 Coupé débarquera quelques mois plus tard.

Et la Porsche Panamera dans tout ça ? Pour l’instant, elle observe d’un œil distrait la parade des Mercedes-AMG GT Coupé. Certes, la Panamera Turbo a trouvé à qui parler avec la GT Coupé 63, dont le V8 4.0 l biturbo est plus puissant de 35 ch que celui de la Porsche. Cependant, dans son exécution la plus furibonde, cette dernière domine toujours le «game». La Panamera Sport Turismo Turbo S E-Hybrid est toujours sans rivale. En plus de sa sophistication technique, elle développe 680 ch et 850 Nm grâce à la bonne entente du bloc thermique de la Turbo S et d’un module électrique de 136 ch. Il est certain, cela dit, que Mercedes n’a pas dit son dernier mot !