Après une éclipse de quelques années, Lexus est de retour ! Et cette fois a l’air d’être la bonne pour la marque nipponne, bien décidée à faire subir sa «lex» (loi en latin) à ses prestigieuses concurrentes.
Toyota a lancé la griffe Lexus en 1989, avec la commercialisation de la LS 400, modèle qui n’avait pas froid aux «optiques» puisqu’il a défié, sur le marché américain d’abord, puis dans le monde entier, la crème de la crème automobile européenne, notamment les limousines allemandes comme la BMW Série 7 ou la Mercedes Classe S.
Son succès, comme celui de la berline familiale ES 250, commercialisée quelques mois plus tard (et basée sur une Toyota Camry), fut fulgurant, qualifié de miracle industriel par maints spécialistes.
La réussite commerciale n’a pas été au rendez-vous partout, cela dit. En Europe, par exemple, ou sur notre marché, la firme a peiné à glaner autant de parts de marché qu’outre-Atlantique.
Présente par intermittence chez nous, sans jamais y être parvenue à rencontrer réellement son public, Lexus y a effectué un come-back retentissant à l’occasion de l’édition 2018 d’Auto Expo. Elle y a lancé simultanément pas moins de 4 modèles, et pas des moindres : la limousine Lexus LS 500h, légataire universelle de la LS 400, dont le V6 3.5 l et les deux blocs électriques développent une puissance combinée de 359 ch, et trois SUV, le gargantuesque LX 450d, qui fait appel à un gros V8 Diesel, et deux modèles hybrides, le RX 450h et le NX 300h.
Il y a lieu de noter que d’autres modèles ont eu droit de
cité sur le stand de la marque. Citons la fantasmagorique et très luxueuse
GT 2+2 du clan, la LC 500h, «spin-off» de la LS du même nom, concurrent
de la Mercedes Classe S Coupé, ou encore l’IS 300h, rivale frontale de l’Audi
A4, et sa version Coupé, le RC 300h, qui boxe dans la catégorie de la BMW Série
4. Tous ces modèles sont disponibles sur commande.
A en croire l’intérêt suscité par ces différents modèles lors du salon et les infos transmises par le management local de la marque à l’issue de la grand-messe casaouie de l’automobile, la marque semble repartir sur de bons rails.
Il faut vraiment être le dernier des gugusses pour croire que Lexus débarque en kamikaze, ou en mode roulette russe, sur le marché marocain, que ses concurrentes, allemandes pour la plupart d’entre elles, vont n’en faire qu’une bouchée – comme s’il s’agissait d’un plateau de délicieux sushis. Avec leurs lignes aussi piquantes que du wazabi, la qualité perçue «au-dessus du game» des habitacles maison, ou encore leur arsenal technologique de premier plan, leurs groupes motopropulseurs Lexus Hybrid Drive aussi agréables que vertueux, les membres du line-up actuel de Lexus ont maints arguments à faire valoir. Beaucoup plus que les gammes qui ont été commercialisées au Maroc jusqu’alors – de manière sporadique.
«Big in Morocco ?»
Lors de la conférence de presse de Lexus, organisée la veille de l’ouverture d’Auto Expo au public, sur le stand nippon, Toshimitsu Imai, CEO de la division Afrique de Toyota, comme Salma Moukbil, DG de Toyota du Maroc, ne semblaient pas du tout endosser l’habit de la victime. «L’essentiel est invisible», explique le premier en citant Saint-Exupéry. Moukbil évoque, pour sa part, le «Takumi», ou «maître-artisan». Il s’agit d’un employé très spécial, d’un «Sensei», d’un gardien du temple Lexus, d’une «caution» qualité : «C’est quelqu’un qui a 25 ans d’expérience au minimum, qui dispose d’un sens unique du toucher, qui jouit d’une très grande dextérité. Ils sont 7 à collaborer avec nous, à nous mener vers l’impossible».
Des marques premium lancées par les marques généralistes nipponnes, mais aussi de toutes celles, indépendamment de leurs origines, qui ont contesté l’hégémonie des allemandes dans l’univers du premium, Lexus est la seule qui a réellement pu leur tenir tête – sur certains marchés. Ça n’a pas été le cas au Maroc, dans la vie antérieure que Lexus y a mené. Mais quelque chose nous dit (les incitations fiscales sur les modèles hybrides ? les showrooms dédiés qui ouvriront dans un futur proche ?) que ça sent bon pour cette réincarnation ! Banzai (littéralement «dix mille ans» ou «longue vie») !