Quatre mois après le passage de Kia Maroc sous pavillon GBH (Groupe Bernard Hayot), la nouvelle équipe dirigeante, emmenée par son directeur général, Cédric Veau, a levé le voile, lors d’une conférence de presse organisée au sein de sa succursale historique de Casablanca, sur la stratégie de relance qu’elle compte déployer. Une stratégie basée sur trois axes : le développement du réseau, le SAV et un plan produit séduisant. L’objectif affiché est de réintégrer le Top 10 des marques les plus vendues au Maroc.
«A quia», expression française sentant la naphtaline, signifie, quand elle est employée sans «escorte», que quelque chose est en mauvais état, tandis qu’elle fait état, dans les expressions consacrées «être à quia» et «mettre à quia», d’une incapacité à répondre, à répliquer à quelque chose.
Ces dernières années, tandis que Kia n’en finissait pas de conquérir des parts de marché à l’international, au point que le groupe qu’il constitue avec la société-sœur Hyundai est aujourd’hui la quatrième puissance automobile mondiale, ses distributeurs exclusifs successifs l’ont mené de galère en galère, de récif en récif au Maroc. Kia y enquilla les exercices fiscaux difficiles et y dilapida une part non négligeable de son capital sympathie.
Mais c’est de l’histoire ancienne, tout ça, quand bien même tout le mal que l’on puisse souhaiter au nouveau repreneur, le groupe français GBH, serait de retrouver sa gloire passée, de renouer avec une période de l’histoire marocaine de Kia un peu plus lointaine encore, celle durant laquelle la marque sud-coréenne dominait le classement des ventes de voitures neuves. Une période faste et pas si immémoriale que ça. On parle du début des années 2000 et du carton phénoménal de la première génération de la Picanto.
Nous n’en sommes pas là. Si, lors de sa première conférence de presse, organisée au sein de la succursale historique de Casablanca, le nouveau management de Kia Maroc, emmené par son directeur général, Cédric Veau, a martelé qu’il nourrissait de grandes ambitions, il semblait également mesurer l’impact qu’ont eu sur l’image de marque les «événements» de ces dernières années et, partant, l’ampleur de la tâche qui l’attend. «Nous avons pour ambition de faire regagner à Kia sa place dans le top 10 des meilleures ventes de véhicules au Maroc», indique le nouveau DG.

Trinité réseau, SAV, produit
Au moins trois axes stratégiques ont été identifiés pour atteindre un tel objectif. Le premier levier de développement est la consolidation de la couverture réseau, le renforcement l’ancrage territorial de Kia Maroc – accompagné d’un remodelage des points de vente afin qu’ils soient en phase avec les normes internationales du constructeur. Une nouvelle succursale sera inaugurée prochainement à Rabat, ville qui, ainsi que le rappelle notre hôte susnommé, concentre 10% du marché du neuf et où Kia est aux abonnés absents. Elle portera le nombre de succursales au nombre de quatre, tandis que les 7 concessions actuelles verront débarquer en renfort de nouveaux points de vente. Ils seront implantés dans des villes comme Béni-Mellal, El Jadida, Kenitra, Oujda…
Le deuxième levier que compte actionner Bernard Hayot Kia a été «érigé en tant que priorité absolue», nous explique, lors d’une visite des nouveaux et fringants ateliers, un cadre historique de Kia, qui n’a pas quitté le navire quand il tanguait. «Il s’agit du service après-vente. La clientèle passe chez nous une fois pour l’acte d’achat, puis s’installe une relation dans le temps, pour l’entretien des véhicules. Et c’est l’expérience client, plus particulièrement la manière dont elle est accueillie et servie au niveau du SAV, qui détermine la qualité et la durée de cette relation», poursuit-il.

En plus d’une remise à niveau de l’outil de travail, le nouveau détenteur de la carte Kia a œuvré pour la constitution d’un stock de sécurité pour que «soient disponibles en continu toutes les pièces de rechange de tous les modèles composant le line-up», dixit le chef d’atelier. Sans transition, Kia compte étoffer ses équipes et asseoir la qualification technique des équipes du SAV. C’est dans cette optique qu’a vu le jour un centre de formation et qu’a été lancée une campagne de recrutement.
Une digitalisation tous azimuts du parcours client est un autre choix fort de la nouvelle direction. Des services comme le booking en ligne et la réception digitale ont été mis en place. Ils ont également pour but de faire grimper en flèche la satisfaction client.
Des investissements conséquents ont été consentis pour que Kia recouvre son lustre d’antan au Maroc, pour que le mal qui a été fait ces dernières années ne soit guère plus qu’un mauvais souvenir. Mais tous ces efforts seraient vains, agiraient tel un cautère si une jambe en bois si le produit Kia ne suivait pas. Ce qui ne risque pas d’arriver, eu égard au plan produit que s’apprête à déployer le nouveau repreneur.
C’est précisément là qu’intervient le troisième axe de développement défini par Kia.«Cela passera par le positionnement de la marque sur les segments où elle est une référence, notamment ceux des micro-citadines et des SUV, mais aussi par la conquête d’autres segments avec des modèles à fort potentiel», précise le nouveau DG.

Tsunami de nouveautés
Une Miss Météo vous dirait qu’une forte avalanche de nouveautés est prévue incessamment du côté de Kia. Composée présentement de trois véhicules particuliers dont aucun n’avait été importé jusqu’alors, les versions restylées de la Picanto, du Sportage et du Sorento, en l’occurrence, et d’un véhicule utilitaire léger, le K2500, la gamme marocaine de la marque sud-coréenne en comptera pas moins de 12 avant la fin de l’année. Des modèles comme la Rio, les Ceed et ProCeed, la Cerato ou l’Optima, seront lancés au fur et à mesure et à un rythme dont un auteur qui n’aurait pas notre mesure dirait qu’il promet d’être infernal.
En tout cas, de la part d’une marque qui a maintes fois frôlé la correctionnelle sur notre marché – malgré le capital sympathie considérable dont elle a toujours joui -, une telle vitalité fait plaisir à voir.