Assurance : Courtier ou agent, qui choisir ?

0
4821

La plupart des assurés au Maroc ne font pas la distinction entre courtiers et agents en assurance. Dans la forme, les deux métiers ont des points communs mais dans le fond, il existe de nombreuses nuances que les automobilistes doivent prendre en considération et qui peuvent avoir un effet sur la qualité de service et la tarification.

Le secteur des assurances a connu un véritable essor ces dernières années, marqué notamment par la hausse du chiffre d’affaires, le nombre de contrats et aussi l’extension du réseau. Outre les points de vente directs des compagnies d’assurances estimés à 470, le réseau englobe un ensemble d’intermédiaires au nombre de 1 864, répartis entre agents et courtiers.

Dans les années à venir, cet ensemble devrait atteindre près de 2 300. Cela est insuffisant si l’on tient compte du nombre d’habitants et de l’évolution de la branche automobile. Toutefois, l’activité compense ce manque par le digital.

Le développement du marché profite en premier lieu aux assurés. En effet, la concurrence entre les acteurs devrait tirer la qualité de l’offre vers le haut et les prix devraient être assez compétitifs. A priori, les produits sont quasi similaires mais des nuances existent selon les compagnies et les intermédiaires. Il est donc utile de distinguer la différence entre un agent général en assurance et un courtier.

Le premier exerce une profession libérale : il est mandataire exclusif d’une compagnie d’assurances (ou de plusieurs mais dans des branches différentes), qu’il représente et dont il engage la responsabilité. Il commercialise auprès de la clientèle les contrats d’assurance de la compagnie, qui lui verse des commissions sur la vente et la gestion des contrats.

Le second a un statut de commerçant indépendant, propriétaire de son portefeuille de clients. Il conseille ses clients dans le choix de produits d’assurance et sert d’intermédiaire entre le client et la compagnie d’assurances. Il n’est affilié à aucun réseau commercial et doit représenter les intérêts de ses assurés. Les agents et les courtiers ne peuvent exercer sans un agrément délivré par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).

Passer par un courtier permet donc à un particulier, une PME, une grande entreprise ou une collectivité locale souhaitant souscrire un contrat d’assurance de bénéficier d’un gain de temps et d’argent non négligeable que ce soit au moment de choisir un contrat d’assurance ou du suivi de celui-ci. Le futur assuré peut se voir ainsi proposer, selon la prestation recherchée, une consultation, un devis gratuit ou une simulation comparative en ligne et gagner un temps considérable.

Un professionnel indépendant identifie rapidement les offres disponibles sur le marché en adéquation avec son besoin et optimise ses chances de trouver une meilleure offre du marché. Le courtier en assurance a le recul et les connaissances nécessaires pour faire en sorte que les différentes assurances auxquelles l’automobiliste souscrit ne se recoupent pas.

Parfois, dans certaines situations qui requièrent un montage juridique et financier complexe, un courtier pourra négocier un contrat sur-mesure pour les clients.

Quand la collaboration aboutit à la souscription d’un contrat d’assurance, le client ne devra verser aucune somme au courtier. La compagnie d’assurances lui versera une commission qui se répercutera sur le montant de la prime d’assurance.

Mais souvent les qualités d’un courtier ne sont pas utilisées exclusivement en faveur du client. Il peut conseiller une offre qui ne correspond pas à ses besoins ou qui n’est pas compétitive juste parce que la compagnie lui offre plus de marge.

Il est donc conseillé dans certains cas d’opter pour un agent d’assurance dans la mesure où cette compagnie offre des formules très attractives surtout pour les automobilistes fidèles ou certaines catégories de clientèle.

Ce que dit la loi

Selon les dispositions du Code des assurances, l’intermédiaire en assurance est défini comme étant toute personne agréée par l’ACAPS en qualité d’agent d’assurances, personne physique ou morale, ou en qualité de société de courtage d’assurances. Les intermédiaires d’assurances sont rémunérés à la commission au titre de la présentation des opérations d’assurances. L’exercice de la profession est subordonné à un agrément de l’autorité de tutelle.

Toutefois, l’octroi dudit agrément peut être refusé pour des impératifs d’organisation du marché des assurances, tels que la concentration, l’assainissement et la saturation. L’intermédiaire pour pouvoir exercer doit satisfaire certaines conditions comme la nationalité marocaine et être titulaire d’un diplôme sanctionnant au moins trois années d’études supérieures approuvé par une commission dont la composition et les modalités de fonctionnement sont fixées par circulaire de l’ACAPS.

En cas de transfert d’un portefeuille de contrats d’assurance d’une compagnie à une autre, l’entreprise cessionnaire reprend à son compte les agences relevant des entreprise cédantes.