Ford EcoSport : Au-dessus de la mêlée ?

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Le jargon de l’«Ovalie» sied plutôt bien au SUV urbain du constructeur à l’ovale bleu, qui «rentre au casque» dans la mêlée afin de faire plier les costauds d’en face…

A l’occasion d’Auto Expo, les nouveaux venus du segment des crossovers urbains ont «déclenché une (bagarre) générale», comme on dit en rugby. Et dans cette «salade aux phalanges» entre «beaux bébés» (autres expressions fleuries que l’on doit aux rugbymen), le Ford EcoSport s’est illustré, «distribuant poires, marrons et châtaignes» à tour de bras, multipliant les «placages cathédrale», les «arrêts buffet», les «prises en planche»… Autrement dit, il semble avoir les épaules assez larges pour «aller en terre promise», pour «aller à dame», pour contester l’hégémonie du Renault Captur, solide leader du segment (le «french flair» ?).

Il n’en a pas toujours été ainsi ! Lancé en 2014 en Europe, où il a d’abord eu du mal à se faire une place au soleil, l’EcoSport a dû passer par la case restylage à deux reprises, en 2015 et en 2017, avant de trouver la bonne «carburation», la bonne formule.

Né avec une cinquième roue accrochée au hayon (façon 4×4 pur et dur), un look marqué de baroudeur et une qualité de fabrication perfectible, il a évolué vers plus d’élégance et de fun à la faveur de l’ablation de ladite roue- lors du premier de ses deux liftings -, de l’apparition de nouveaux feux avant et arrière. L’EcoSport hérite aussi d’une calandre octogonale très proche visuellement de celle du Kuga, ou encore de teintes bicolores (pavillon contrasté) au niveau du nuancier… En revanche, il a gardé sa cinématique d’ouverture latérale du hayon façon 4×4…

Métamorphosé

L’ensemble est désormais des plus plaisants. Dans l’habitacle également.  L’EcoSport a troqué la planche de bord des débuts, empruntée telle quelle à la sixième génération de la citadine Fiesta, contre une nouvelle, dont la présentation s’inspire grandement de celle du nouvel opus de la citadine de la famille, lancé lui aussi dans le cadre de l’édition 2018 du salon Auto Expo. 

La qualité perçue est devenue inattaquable depuis l’adoption de matériaux de meilleure facture. Pour ne rien gâter, les assemblages sont autrement plus minutieux qu’avant. Grâce à ces efforts, le petit crossover de Ford se hisse au sommet de son segment en matière de finition intérieure. Il s’y distingue aussi sur d’autres postes, disposant notamment d’une belle habitabilité, ce qui est assez miraculeux puisqu’il s’agit du plus compact des crossovers urbains. Affichant 4,10 m de long, l’EcoSport rend deux centimètres au Captur et 11 cm à l’Opel Crossland X.

Néanmoins, le miracle n’a pas lieu au niveau de la capacité de chargement du coffre (355 dm3), au niveau de celle d’un Juke, mais en retrait par rapport aux meilleurs élèves du segment (455 dm3 pour le SUV au losange et 410 dm3 pour celui qui arbore le Blitz).

En revanche, s’il est un domaine où l’EcoSport ne craint pas grand monde, c’est celui de la connectivité. Le système multimédia SYNC 3, disponible dès la finition intermédiaire Titanium (SYNC 2 pour la finition de base Trend), est doté d’un écran tactile intuitif de 8 pouces (sur le haut de gamme Titanium Plus), d’une compatibilité AppLink, Apple CarPlay et Android Auto, ou encore d’un système de commande vocale permettant de gérer maintes fonctionnalités.

Bien positionné 

Sous le capot, le choix est donné entre un petit 3-cylindres essence Ecoboost d’un litre de cylindrée affichant 125 ch et 170 Nm et un 4-cylindres Diesel 1.5 TDCi de 100 ch et 215 Nm. Ce dernier affiche un appétit mesuré (4,1 l/100 km en cycle mixte) et des performances dans la bonne moyenne de la catégorie. Certains modèles sont plus costauds (120 ch pour le Crossland X), mais les références actuelles du marché font moins bien (90 ch pour le Captur Diesel le plus pêchu et 92 ch pour le Peugeot 2008). Commercialisé à 210 000 DH, l’EcoSport 1.5 TDCi d’entrée de gamme (finition Trend) pourrait fort bien jouer un vilain tour au Captur. Car, en plus de ses nombreuses qualités intrinsèques, il bénéficie, à l’instar du leader du segment, d’un réseau commercial étoffé sur notre marché, chose dont ne peuvent se prévaloir les autres rivaux.