Financement participatif : Démarrage imminent pour l’automobile

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Après une longue attente, le financement participatif a enfin vu le jour au Maroc. Il a fallu des années de préparation sur les plans législatif, juridique, technique… formation des agents et établissement d’un réseau pour que l’activité démarre. Après l’immobilier, place désormais au marché automobile.

Compte tenu de la complexité de l’environnement bancaire, la finance participative a nécessité plus de temps pour être opérationnelle. Elle a commencé par les opérations classiques (dépôts, retraits, virements) pour s’étendre au fur et à mesure à d’autres services, dont le plus attendu, Mourabaha, destiné à l’acquisition de l’immobilier. Cette première étape franchie, le marché propose actuellement des produits destinés à l’achat automobile.

Il y a lieu de rappeler que des produits avaient été lancés, dont Ijar Al Wafa proposé par Wafasalaf en 2007. Il s’agit en fait d’une location avec option d’achat (LOA) où l’organisme de financement acquiert un véhicule pour le compte de son client. Il le loue moyennant une mensualité majorée d’un coût de location. Le montant du loyer et la durée sont définis à l’avance au terme d’un contrat.

D’autres entreprises de financement ont proposé des formules similaires. Mais toutes ces expériences ont été vouées à l’échec sur le plan commercial.

«Plusieurs clients n’ont pas assimilé le produit. Ils estiment qu’il ne propose aucun avantage par rapport aux produits standards», explique un opérateur de la place.

Actuellement, les données ont changé et la finance participative s’est imposée de façon remarquable partout dans le monde, y compris dans les pays occidentaux.

Au Maroc, pratiquement toutes les banques ont lancé des filiales dédiées à ce segment : Dar Assafa (groupe Attijariwafa bank), Al Yousr (BCP), BTI Bank, Umnia (CIH Bank), Al Akhdar Bank (Crédit Agricole du Maroc), Najmah (BMCI), Dar Al Amane (Société Générale Maroc), Arreda (Crédit du Maroc). Ces entités ont été créées le plus souvent en partenariat avec des banques islamiques des pays du Golfe qui apportent savoir-faire et expertise en la matière. Dans un premier temps, le réseau est limité dans les grandes villes avant de s’élargir avec l’évolution de l’activité.

«Comme c’est une nouvelle activité, les banques ont mis du temps pour pouvoir installer le réseau, former les équipes et lancer une stratégie commerciale adéquate. Des investissements sont nécessaires pour répondre aux normes et la réglementation en vigueur en termes de système d’information, d’organisation et de gouvernance», a affirmé Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, lors d’une conférence de presse.

Force est de reconnaitre que ces produits demeurent peu ou prou connus du grand public, d’où l’intérêt des campagnes médias pour vulgariser l’activité.

Quoiqu’il en soit, et comme l’ont souligné plusieurs opérateurs de la place, la demande pour le financement alternatif existe bel et bien, car de nombreuses personnes boudent le circuit classique bien qu’elles soient bancarisables.