A rebours des règles de lancement automobile, la marque Fiat a dévoilé, en mars dernier, la nouvelle 500 Cabriolet électrique plutôt que la 500 Berline électrique, censée représenter l’essentiel des ventes. L’affront est maintenant réparé avec l’arrivée de cette citadine au tempérament «électrisant».
Le premier modèle 100% électrique de l’histoire de la marque transalpine est un formidable coup de maître. Certes, hormis le «couvre-chef» en toile du Cabriolet, l’ensemble des caractéristiques des deux variantes tels que le design, le mobilier et, surtout, la chaîne de traction électrique, sont entièrement identiques. Cependant, comment cette voiture de poche parvient-elle à embarquer sans encombre un matelas de batterie lithium-ion d’une puissance de 42 kW sans subir une inflation des mensurations ? Et là, il faut avouer que les designers et les ingénieurs italiens n’ont pas manqué d’inspiration en transformant le mode de locomotion du mythique pot de yaourt, sans pour autant dénaturer sa ligne. Si le passage à l’électrique était inéluctable, la nouvelle 500 n’y est pas allée d’une main morte. Comme en témoignent la puissance de 118 ch, l’autonomie de 320 km et des performances dynamiques et pratiques tout à fait honorables.
Conservant l’essentiel des lignes douces et arrondies de la génération sortante, elle se montre néanmoins plus électrisante. Jugez plutôt : sa moue joviale fait bon ménage avec le mobilier intérieur typé art-déco. De même que son gabarit lilliputien s’accorde parfaitement bien à son poids plume. Autant dire que la célèbre mamie italienne n’est pas près de finir d’étonner ses nombreux admirateurs.

Fidèle à son âme
Révolutionner le style de la 500 n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Faut-il rappeler que ce modèle, auquel la marque Fiat est presque redevable de son existence, a réussi à se régénérer sans jamais perdre son âme. Depuis sa relance en 2007, il s’est même brillamment multiplié en d’autres types de carrosserie : 500X, 500L, 500C.
Les changements esthétiques ne sont pas légion, excepté les lignes un peu plus épurées et les surfaces lisses de la carrosserie. La calandre, pour sa part, abandonne le logo Fiat au profit du monogramme «500» surdimensionné. Des optiques rondes, surmontées de sourcils LED implantées à même le capot moteur, gratifient son visage d’un regard autrement cajoleur. Souligné de bout en bout d’une baguette de chrome, le profil se met en valeur par un cerclage chromé du vitrage latéral, ainsi que par des passages de roues plus marqués que ceux du modèle à moteur à combustion interne.
En revanche, la poupe accueille, désormais, un énorme béquet arrière surplombant le hayon, ce qui renforce la sensation de largeur de cette petite citadine, tout comme il améliore son coefficient aérodynamique.

Raffinement ludique
La digne héritière de la Topolino eut droit à une petite croissance des dimensions. Si sa longueur ne dépasse guère les 4 m de long, soit exactement (3,63 m), elle gagne tout de même quelques centimètres : (+ 6 cm) en largeur et en longueur, tandis que son empattement s’améliore de (+2 cm). A peine de quoi embarquer 4 passagers, de préférence de taille moyenne à l’arrière. Heureusement que la greffe des batteries dans le plancher n’a pas amputé le volume du coffre qui reste inchangé : 185 litres.

A l’intérieur, les changements sont bien notables ! Le mobilier prend un air plus sérieux, même s’il préserve l’esprit admirablement ludique de sa devancière. L’ancienne planche de bord couleur biton aux multiples courbes, laisse place à un nouveau monobloc aussi élégant que raffiné, qui reçoit un volant à deux branches avec méplat. En tant que véhicule électrique, la Fiat 500 est gérée exclusivement à partir d’un variateur de vitesse. Du coup, l’encombrant levier de vitesse, qui trônait jadis au sommet de la console centrale, disparait définitivement au profit de quatre petits boutons (P, R, N, D) alignés au-dessous du petit logement de chargement par induction de smartphone. Même constat pour ce qui est des contours des sièges et de la banquette arrière, dont la forme élégamment conventionnelle suggère un confort meilleur.

L’interface Uconnect, basée sur le système d’exploitation Android, donne la possibilité de gérer l’ensemble des fonctionnalités du véhicule via l’écran tactile de 10,25 pouces érigé au centre de la planche de bord. Plus intéressant encore, d’un simple clic sur son smartphone, le conducteur peut accéder à la gestion à distance de son véhicule. Il peut ainsi vérifier le niveau de charge, planifier les horaires de recharge, verrouiller et déverrouiller les portières, allumer les phares et lancer le pré-conditionnement. Qui dit mieux !

Accumulateur puissant
Tout l’intérêt de ce modèle réside dans sa nouvelle plateforme construite pour recevoir la chaîne de traction 100% électrique des futurs modèles de la marque Fiat. Il s’agit d’une machine électrique de 87 kW (118 ch) alimentée par une batterie lithium-ion de 42 kWh. Or, il faut bien noter que la puissance d’un bon nombre de ses concurrentes, bien plus encombrantes et plus lourdes, tourne autour de 35 kWh. Ainsi armée, la petite italienne affiche l’autonomie de 320 km, selon le cycle WLTP. Grâce au chargeur rapide de 85 kW, elle n’a besoin que de 5 mn de charge pour accumuler 50 km d’autonomie et que de 35 minutes pour recouvrer 80% de la capacité de la batterie. La 500 Electrique est livrée de série avec le système Easy Wallbox, qui autorise une puissance de charge de 7,4 kW. La Fiat 500 est un sacré véhicule électrique à vocation urbaine, ce qui ne l’empêche pas d’exécuter le 0 à 100 km/h en seulement 9 s et de revendiquer une vitesse maximale bridée à 150 km/h.

En définitive, le constructeur Fiat opère une entrée spectaculaire dans l’ère de la mobilité électrique et cela se manifeste à tous les niveaux, y compris celui de la commercialisation. Tout comme pour le Cabriolet, les opérations de configuration et de réservation s’effectuent exclusivement à travers une plateforme dédiée et sans dépôt de garantie. Avec la promesse de servir en premier les clients ayant précommandé ce véhicule, dont le tarif démarre à 34 000 €, en Europe. Quant au marché national, nous sommes encore trop loin d’assister à la prolifération de ce genre de machine, à cause de l’inexistence d’un réseau suffisant de bornes de recharge électrique dans des lieux publics. Ce handicap ne fait que retarder l’arrivée inéluctable de ce type de véhicules, dont le tarif demeure certes cher, mais hautement écologique.
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