… soit «Huit et demi» ; «V8 et demi», même ! Ou quand le chef-d’œuvre introspectif de Fellini est incorporé dans une centrifugeuse en compagnie d’un autre chef-d’œuvre italien, «fatto in» (made in) Maranello celui-là, et d’une expression marocaine bien populaire, «rajal ou’ness», en l’occurrence…
Pardonnez le titre et la p’tite intro ci-dessus, écrits sous le coup de l’émotion ! Sérieux, qu’est-ce qu’ils nous font encore, les «illuminés» de chez Ferrari ? A son apparition en 2015, puis tout au long de sa carrière, on croyait la 488 GTB au sommet ! A juste titre !
De toute la production auto, seules la McLaren 720S, la Porsche 911 Turbo GT2 RS et la Lamborghini Huracan Perfomante, lancées toutes trois en 2017, ont pu constituer une alternative (plus ou moins) crédible à la première «Féfé» dotée d’un V8 biturbo en position centrale arrière depuis la F40 !

Mais, comme à son habitude, non content d’avoir gravi une fois de plus l’Everest automobile, Ferrari y a fait ériger une tour vertigineuse, à faire pâlir d’envie Dubaïotes et Qataris… La F8 Tributo, qui sera l’une des «big re-sta» du prochain salon de Genève, doit taquiner facile les 10 000 mètres d’altitude…
La nouvelle berlinette de Maranello abrite derrière ses sièges baquets sculpturaux, soigneusement apprêté sous une cloche de verre, un bijou de moteur. C’est une évolution du bloc de la 488 GTB et il développe 720 ch et 770 Nm, ce qui représente un bonus de puissance de l’ordre de 50 ch et un couple maxi en progrès de 10 Nm.

Un Féfestival
Ferrari présente cette bête comme étant le V8 de grande série le plus puissant jamais produit par ses soins. En fait, c’est scrupuleusement le même bloc qui officie sous le capot arrière des éditions limitées de la 488 GTB que sont les 488 Pista (berlinette et Spider) et 488 Pista Piloti Ferrari. il dispose d’une puissance spécifique là encore himalayenne (185 ch/l), gage d’un comportement farouche !
Les performances sont impressionnantes : 0 à 100 km/h atomisé en 2,9 s (un dixième de mieux que la 488 GTB), 0 à 200 km/h plié en 7,8 (gain d’une demi-seconde) et vitesse maxi de 340 km (soit 10 unités de mieux).
Techniquement, les 488 Pista gardent une longueur d’avance en termes de perfs ; d’un rien, mais quand même ! Elles sont plus promptes de 5 centièmes pour atteindre les 100 km/h depuis l’arrêt et de deux dixièmes sur le 0 à 200…

L’explication est simple : délestée de 40 kg par rapport à la 488 GTB, la F8 Tributo affiche 1 330 kg (poids à sec). Cela représente une surcharge pondérale de 50 kg par rapport à la Pista. Car la nouvelle berlinette n’est pas aussi radicale que cette dernière.
Si elle a aussi chouré aux pistardes que sont ses sœurs aînées certains de leurs raffinements aérodynamiques, ce qui lui permet de présenter une meilleure efficacité aérodynamique que celle qu’elle remplace (+10%), la F8 s’en démarque en bénéficiant d’un poste de pilotage aussi sportif que cossu et en embarquant le nec plus ultra des équipements. La présentation intérieure n’a pas été bouleversée quand bien même les aérateurs ronds, le volant et le clair des commandes sont inédits.

Le grand méchant look
Un écran tactile de 7 pouces est placé en face du passager et permet de paramétrer diverses fonctionnalités de confort du véhicule. Pas de quoi rendre jaloux l’occupant du baquet de gauche, qui dispose et d’une instru numérique paramétrable à l’envi et du Manettino, le fameux sélecteur de mode de conduite, enrichi ici d’une position Race. Les évolutions du Side Slip Angle Control (version 6.1.) et du Ferrari Dynamic Enhancer (FDE+) dont bénéficie cette fusée devraient lui permettre d’entrer plus rapidement dans les virages et de s’en extraire plus aisément.

Enfin, que dire à propos du look de cette F8, sinon qu’elle est encore plus impressionnante, plus troublante et menaçante que la 488 avec ses optiques avant en L raccourcies, ses écopes d’air avant et latérales plus généreuses, ses hanches plus charnues, ses épaulements plus marqués, ses quatre feux ronds à l’arrière (contre deux pour la 488)… Les esprits chagrins y verront un gros restylage plutôt qu’une nouvelle génération. Mais cela ne devrait pas avoir le moindre impact sur le carnet de commande…
