Le marché de la LLD connaît un essor notoire, marqué par la présence de plu-sieurs acteurs et une diversité de l’offre. Cette dynamique a permis de répondre à des besoins de locomotion efficaces et innovants.
La location longue durée appelée communément LLD a été adoptée par plusieurs entreprises notamment celles qui possèdent plusieurs véhicules. Le concept a fait son apparition au début des années 70 aux Etats-Unis avant de se propager un peu partout dans le monde. Dans le pays de l’oncle Sam, 80% des entreprises l’ont adoptée et en Europe, elles sont plus de 60%. La LLD est préférée aux autres modes dont l’acquisition, le leasing ou la location courte durée.
Activité en plein essor
Au Maroc, les premières opérations LLD ont démarré à la fin des années 90. Depuis cette date, l’activité a connu une croissance remarquable. Actuellement, le secteur a séduit différents opérateurs et la flotte totale est estimée à plus de 35.000 véhicules. Les acteurs les plus actifs sont des filiales de groupes financiers ou de multinationales, à l’image de ALD Automotive (Société Générale), Arval (BMCI groupe BNP Paribas), Budget Locasom (groupe BMCE Bank), Chaâbi LLD (Groupe BCP), Wafa LLD (groupe Attirajiwafa bank)…
En dépit de cet essor, la LLD reste peu déployée au Maroc comparativement aux potentialités du marché. Ne dépassant pas 10%, le taux de pénétration est le fait le plus souvent des grands comptes.
«Dans toutes les filiales du Groupe Suez dans le monde, dont Lydec fait partie, c’est la LLD qui est choisie comme moyen de locomotion. Notre métier consiste à répondre rapidement aux besoins de nos clients notamment les différentes interventions pour entretien, réparation ou contrôle du réseau. Un véhicule immobilisé nous fait perdre du temps et perturbe toute la chaîne de fonctionnement. Plusieurs personnes notamment celles opérant sur le terrain seraient incapables d’exercer leur fonction pour un certain temps», souligne Jean Pascal-Dariet, Directeur général de Lydec.
Il faut dire que la LLD a séduit dans un premier temps les entreprises exerçant dans le secteur privé avant que plusieurs organismes publics s’y intéressent.
«La gestion du parc roulant est délicate surtout quand les personnes à qui des véhicules ont été confiés, sont éparpillées partout dans le territoire national. Nous sommes un organisme qui a des liens directs avec les citoyens et ne peut donc accuser aucune perturbation. Nous avons opté pour la LLD pour assurer la continuité du service. Dès qu’un véhicule tombe en panne, il est rapidement remplacé», explique-t-on auprès de la Trésorerie générale du Royaume. La pertinence de cette formule n’est plus à démontrer. Une fois essayée, les entreprises l’adoptent définitivement et rares sont celles qui reviennent aux anciennes solutions.
Les économies d’échelle réalisées par les loueurs (puissance d’achat, mutualisation des charges, rationalisation et optimisation des systèmes d’information) permettent aux entreprises utilisatrices d’optimiser les coûts d’exploitation du parc. Ces dernières bénéficient également d’une gestion optimisée tout en se consacrant aux priorités de leur métier de base. C’est ce qui explique aussi l’intérêt des PME pour cette option.
«Nous avons une petite flotte de deux véhicules et avons privilégié la LLD aux dépens de l’achat ou du leasing. Un loueur de la place nous a fait une offre qui nous a permis de maîtriser nos charges liées à la mobilité. Nous allons cette année renouveler le contrat en passant à quatre véhicules», explique Abdelkrim Moubarak, gérant de la librairie Al Fath à Casablanca.
La différence avec le Fleet management
Le Fleet management (gestion de flotte) se distingue nettement de la LLD. Dans le premier cas, c’est l’entreprise qui porte le risque de la valeur résiduelle sur le véhicule. Alors qu’en LLD, il est proposé à la société de s’affranchir de ce risque. Si le véhicule en fin de contrat est bien ou mal vendu, cela n’a pas d’impact sur le client. Générale-ment, le Fleet management s’adresse à des marchés plus matures et à des sociétés qui sont capables elles-mêmes d’évaluer ou d’estimer ce potentiel de revente, et donc de couvrir elles-mêmes ce risque de valeur résiduelle sur les voitures.