Editorial : T’es où ma puce ?

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Qu’un virus fasse éternuer l’économie mondiale, cela nous l’avons déjà appris à nos dépens avec la Covid-19. Mais que la pénurie d’une maudite petite puce parvienne à gripper l’industrie automobile mondiale, je peux parier qu’aucun expert ni analyste ne l’a vu venir. On dirait une malédiction ! Les chaînes de montage à peine ont-elles commencé à tourner, qu’elles sont déjà obligées d’arrêter leur convoyeur.

Et pour cause, le sourcing en appareils électroniques n’est plus assuré régulièrement par les sous-traitants, faute d’indisponibilité des semi-conducteurs. Ces matériaux entrant dans la composition des puces électroniques, sont aujourd’hui réclamés par tous les secteurs industriels. Des smartphones les plus courants jusqu’aux postes de commande des fusées spatiales en passant par les ordinateurs à mémoire de calcul illimité, aucun objet numérique n’y échappe. Pour ne rien dire de l’industrie automobile qui s’est inscrite dans la course numérique à tout-va.

Signe des temps, les instruments numériques ne cessent d’envahir nos tableaux de bord, se substituant petit à petit aux bons vieux compteurs analogiques, dont l’aiguille indiquait la vitesse, le nombre de tours, la pression du turbo… C’est une révolution copernicienne en termes d’ergonomie et de confort. Les appareils numériques assistent le conducteur et améliorent le niveau de sécurité et du confort à bord. Comme en témoignent les interfaces numériques à commande vocale ou gestuelle, qui tendent à se généraliser sur les nouveaux véhicules. L’ergonomie en profite largement ! Le conducteur, tout en gardant les mains sur le volant et les yeux sur la route, peut effectuer pas mal de fonctions, telles qu’activer la clim et régler la température, passer un appel téléphonique, lire ou rédiger et envoyer un mail,… et bien d’autres tâches qui relèveraient de la science-fiction, une décennie plus tôt.

Rien d’étonnant que, pour les jeunes acheteurs, le taux d’attractivité d’un véhicule est proportionnel au nombre des terminaux numériques qu’il comporte, ainsi que la taille de la diagonale, le graphisme de l’affichage et l’intuitivité de l’utilisation. Démonstration avec les modèles présentés dans ce numéro d’Autonews, à l’instar du Volkswagen Touareg qui épate ses nombreux adorateurs avec son tableau de bord numérique tenant lieu d’une véritable interface homme/machine. Aussi gigantesque que futuriste, celle-ci combine un écran d’instrumentation (12 pouces), associé à un display (15 pouces) pour le pilotage de l’infotainment. Son cadet, le T-Roc, n’en propose pas autant, mais se distingue par son système de navigation Discover Media original qui, opéré via l’écran tactile de 8», donne la possibilité de gérer simultanément les cartes GPS Maroc, les paramètres de conduite, ainsi que la lecture par audio streaming des tubes enregistrés sur le smartphone.

Le Citroën C5 Aircross, lui aussi, voit les choses en grand avec un combiné à affichage numérique de 12,5 pouces assorti d’un écran tactile de 8 pouces… Même les deux roues s’y mettent à volonté ! Comme en témoigne la Honda Africa Twin 2020, dont la dalle TFT de 6,5 pouces greffée entre les bras du guidon, compile toutes les informations de conduite. Offrant ainsi le luxe d’intégrer les fonctions Apple CarPlay et Androïd…

Il ne fait aucun doute que les puces sont devenues omniprésentes, partout dans les appareils que nous utilisons quotidiennement. Il ne fait aucun doute non plus que leur taux d’intégration augmentera exponentiellement. Tout comme il ne fait aucun doute que les pays qui investissent dans la recherche & développement des semi-conducteurs, ceux qui maîtrisent la production des puces, tiendront leur avenir entre leurs mains.