Chevrolet Corvette C8 Stingray : The small isvery big !

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La Chevrolet Corvette s’enrichit d’une indéniable qualité perçue, soigne son caractère et, surtout, flanque son énorme V8 de 6,2 litres à l’arrière, histoire de rivaliser avec les sportives européennes. Mais y parviendra-t-elle vraiment ? Voici quelques éléments de réponse.

Les habitudes, les bonnes comme les mauvaises, ont la vie dure. Mais lorsqu’on accuse le poids des ans, on s’oblige à les changer. C’est justement le cas de la Chevrolet Corvette qui, depuis le lancement du premier modèle en 1953, ne jurait que par l’architecture à moteur avant. Or, la plupart des sportives européennes avaient opté pour la position centrale arrière. Soit en porte-à-faux, comme pour la Porsche 911, soit en position centrale, comme c’est le cas pour les Lamborghini Huracán et Ferrari F8 Tributo. Outre la position du moteur, faut-il le rappeler, les bolides du Vieux continent se positionnent un cran au dessus sur l’échelle de noblesse, bien sûr. Mais là, il ne s’agit pas seulement de l’architecture mécanique, mais d’une véritable passion automobile qui trouve ses racines dans la culture du Vieux continent.

Avec ses feux effilés en boomerang, son capot bombé sur les côtés ainsi que sa grande bouche qui en dit long sur la puissance du monstre tapi derrière, la Corvette ressemble à un aéronef prêt à décoller.

Qu’à cela ne tienne, la nouvelle génération de la Corvette, la bien nommée Stingray qui est aussi huitième dans l’ordre, ravale son orgueil et déplace son immense V8 en position centrale arrière. Imaginez le tour de force réalisé par les ingénieurs américains, celui d’avoir introduit un si encombrant bloc de 6,2 litres dans un espace plutôt limité. Et bien sûr, les avantages sont énormes, car cette transformation implique une meilleure répartition des masses entre l’avant et l’arrière. Ajoutez à cela un mode de propulsion à travers les roues arrière et vous obtenez une sportive débordante de vivacité. L’effet coup de punch, vous l’aurez compris, est garanti.

Confort d’abord

Le branle-bas de l’architecture mécanique a fait son effet sur le langage stylistique, inspiré largement des engins aéronautiques. Et pas n’importe lesquels ! Les designers maison déclarent avoir pris pour modèle, du moins pour la partie avant, les avions F22 et F35. Si, si, vous avez bien lu, les avions de chasse américains dont la silhouette furtive reste indétectable par les radars. Certes, les changements sont très profonds, mais ses lignes musclées et agressives ne trahissent pas l’esprit légendaire de ses ancêtres.

Massive et musclée, la C8 arbore une forme sculpturale et vigoureusement athlétique, ce qui crée une sensation de mouvement et de puissance sous n’importe quel angle de vue. Avec ses feux effilés en boomerang, son capot bombé sur les côtés ainsi que sa grande bouche qui en dit long sur la puissance du monstre tapi derrière, la Corvette ressemble à un aéronef prêt à décoller. Le profil se veut encore plus expressif mettant en évidence un pli horizontal trop marqué, combiné à des entrées d’air latérales placées sous de larges épaules. Quant à l’arrière, on regrette la disparition de la quadruple sortie d’échappement qui fut creusée au centre du pare-chocs. Elle est désormais remplacée par deux doubles sorties d’apparences plutôt classiques.

Montée en gamme

La sportive yankee est disponible à l’international en trois finitions (1LT, 2 LT et 3 LT), dont le design intérieur et la qualité perçue réalisent un grand bond en avant. Les matériaux médiocres de l’ancien modèle laissent place à de remarquables combinaisons de cuir Nappa et daim couvrant les sièges, de même la garniture du tableau de bord gagne en souplesse. Question agencement, l’instrumentation devient 100% numérique, l’écran tactile pointe dé-sormais à 12 pouces. Seulement, la ribambelle de boutons de commande, alignés sur le bord de la console centrale, manquent cruellement d’ergonomie.

La palme de succès de cette ambiance réside dans le mobilier décliné en trois types de siège qui procurent le confort ou la sportivité, à la carte. D’une part, il y a les sièges «GT1», suffisamment confor-tables pour une conduite dynamique occasionnelle. De l’autre, le design des «GT2» s’inspire de l’univers de la compétition, mais leur confort demeure appréciable pour les longs trajets. Et si ce n’est pas assez, vous pouvez opter pour les sièges «Competition Sport», qui procurent le maintien idéal pour négocier des virages sur circuit. Comme toutes les sportives de sa trempe, la Corvette offre une visibilité médiocre en ¾ arrière. Circuler en ville, vous l’aurez compris, n’est pas une sinécure. Mais propose, sur les finitions 2LT et 3LT, une caméra de recul pour faciliter les manœuvres de stationnement, tout de même.

Moulin à gaz

Sous le capot de la Stingray, on retrouve l’incontournable V8 at-mosphérique qui, malgré sa cylindrée de 6,2 litres, est bizarrement baptisé «Small Block». Peut-être que pour comprendre le secret de cette appellation, faut-il admettre la notion de gigantisme dans l’esprit américain. Flanqué de la ligne d’échappement performance, ce bloc développe 495 chevaux pour un couple de 637 Nm. Là encore, la contradiction est flagrante, car ce qui semble constituer la gloire et la fierté du Michigan devrait sans doute faire rire à gorge déployée du côté de Maranello et Sant’Agata Bolognese. Heureusement que ce moulin à gaz a droit, en option, au package «Z51 Performance», qui lui évite le ridicule en limitant le 0 à 100 km/h à environ 3 secondes.

Dernière déception, les passionnés de conduite «brute» seront déçus d’apprendre que la boîte manuelle n’est pas à l’ordre du jour et qu’ils doivent faire avec la variante automatique à 8 rapports.

Sur la route, la Corvette se rattrape au moins par son côté pratique, à l’image de la suspension pneumatique qui fait varier la hauteur de la caisse de 40 mm en 2,8 secondes, ce qui évite parfois d’égratigner le spoiler avant sur un éventuel obstacle. D’autant que ce système est opérationnel jusqu’à environ 40 km/h, et peut être programmé pour fonctionner automatiquement grâce aux données GPS.

Au final, la sportive américaine a réalisé pas mal de progrès. Hormis le design et sa suggestivité imparable, on peut dire que la montée en gamme qualitative, la finition des assemblages et les avancées d’agencement et de mobilier sont remarquables. Autre avantage et non des moindres, la Corvette offre à la fois, moyennant un tarif catalogue d’environ 800 000 DH, les sensations fortes d’une vraie sportive et la docilité absolue d’un véhicule utilisable au quotidien.

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