Le X5 de quatrième génération (nom de code G05) ne pouvait être qu’un avion de chasse ; genre un F16 – la suite logique du X5 F15. Autonews est parti à la rencontre de celui qui a fondé le clan X et qui a été, depuis, le fleuron des SUV munichois.
Souviens-toi… l’été dernier (les cinéphiles auront compris que le tutoiement est inévitable) ! BMW prenait ses concurrents de court en annonçant son intention de faire bénéficier d’une retraite anticipée la troisième génération de son X5. La firme allemande avait agi de la même manière quelques mois plus tôt, quand le X4 premier du nom tirait sa révérence après une carrière de trois ans et demi. Cette fois, le pot de départ à la retraite intervient après cinq ans.
Sachant qu’il est communément admis que la durée de vie d’une automobile est de plus ou moins sept ans, l’empressement dont fait preuve BMW ne saurait être anodin. En imprimant un nouveau tempo en matière de passage de témoin générationnel, Munich a coupé l’herbe sous les pieds de ses rivaux. Que la carrière du X4 de première génération ait été écourtée, passe encore ! Mais le X5 est un «big hit», une grosse star : plus de 2,2 millions d’exemplaires produits dans le monde depuis ses débuts en 2000 et des ventes en constante évolution (617 000 unités pour le premier du nom, puis 728 640 et 759 894 unités pour ses successeurs).

Au Maroc, la génération sortante a été écoulée a 1 200 exemplaires en cinq ans, ce qui l’a placée juste derrière le X1 en termes de performance commerciale au cours de cette période. A lui seul, le taulier du clan X a représenté entre 12 et 15% des volumes de ventes annuels de BMW au Maroc ces dernières années et a dominé assez largement son sous-segment.
Autant dire que le lancement de son remplaçant revêt un intérêt majeur et pour BMW et pour Smeia, son distributeur exclusif sur notre marché. La quatrième génération du X5 – nom de code G05 -, a été présentée en juin dernier et commercialisée cet hiver en Europe, soit moins de cinq ans après le lancement du X5 F15. Elle pose aujourd’hui ses énormes roues au Maroc (19 pouces au minimum) et affiche la ferme intention de repartir au moins sur les mêmes bases d’un point de vue commercial.

«CLARement» au-dessus
Si son prédécesseur s’appuyait sur la plateforme largement remaniée du X5 E70, le nouvel opus a recours à la base roulante étrennée par la génération actuelle de la Série 7, la fameuse plateforme CLAR, reprise depuis par la Série 5, le X3 et le X4, la Série 8, le Z4, la Série 3…
Cette base technique fera également le bonheur du très attendu X7 qui, chapeautera la gamme des SUV munichois quand il sera lancé (commercialisation prévue le mois prochain en Europe). Cela fait du SUV qui nous intéresse aujourd’hui le futur-ex-navire amiral du clan des X. Mais qu’importe la perte de ce statut honorifique, sachant que les qualités intrinsèques ont progressé très sensiblement d’une génération à l’autre et que les générations précédentes ont toutes rencontré un grand succès…

Présenté dans une version M-Sport lors de son lancement mondial, le nouveau X5 est plus agressif que son prédécesseur indépendamment de la finition retenue. C’est dû à ses feux avant à LED plus acérés, qui peuvent accueillir en option un système d’éclairage laser, au bouclier qui les souligne, aussi ajouré que celui d’une GT, et à la calandre qui les relie, composée d’un double-haricot moins arrondi, moins «débonnaire».
Si le profil demeure proche de celui de la génération antérieure, la partie arrière clame haut et fort sa différence. Comme les dernières productions de la marque, les Série 3 ou Série 8 notamment, le X5 affiche des optiques horizontales au dessin épuré, sonnant le glas du décrochement des feux arrière, gimmick de la marque bavaroise introduit par la Série 7 E32 de 1986.

Plus costaud
La prise de muscles est patente et les mensurations sont en hausse. C’est une des conséquences de l’adoption de la nouvelle plateforme. Affichant 4,92 m de long (+ 3,6 cm), 2 mètres de large hors rétros (+ 6,6 cm), et une hauteur de 1,74 m (+1,9 cm), le X5 IV a aussi vu son empattement progresser de 42 mm pour atteindre 2 975 mm, soit quasiment autant que la référence en la matière sur le segment des grands SUV de luxe, l’Audi Q7 (5,05 m de long pour un empattement de 2 994 mm).
Sans surprise, l’habitabilité est une des forces de ce géant bavarois. En revanche, au vu de la poussée de croissance constatée, le recul au niveau de la contenance du coffre, aussi léger soit-il (- 5 dm3), apparaît comme une anomalie. Les 645 dm3 «restants» rendront de fiers services, cela dit.
A bord, la qualité perçue est inattaquable (pardonnez le truisme). Les pouces se lèvent pour les lumières d’ambiance programmables comme pour la possibilité de recourir, en option, à un plafonnier «Sky Lounge» disposant d’une batterie de LED pour un spectacle lumineux époustouflant – à faire passer le ciel étoilé des cousines de chez Rolls-Royce pour un équipement petit bras. Mais la palme de l’exclusivité et du bling-bling revient au pommeau de levier de vitesse serti de cristaux Swarovski ! Les oligarques russes et chinois ou les footballeurs apprécieront certainement cette attention inaugurée sur la voluptueuse Série 8 !
La planche de bord de la nouvelle itération s’inspire clairement de celles des dernières productions de Munich, notamment de celle de la dernière Série 3. L’écran central de 12,3 pouces – interface d’un système multimédia à la connectivité proverbiale – est élégamment intégré à la console centrale et forme un ensemble raffiné avec l’instrumentation digitale inédite, qui bénéficie d’un écran TFT de même taille. Ces deux écrans sont disponibles de série sur tous les nouveaux X5 commercialisés au Maroc.
Le nouveau cru a fait le plein en matière d’aides électroniques à la conduite. Il s’offre des prérogatives dont bénéficieront prochainement d’autres béhèmes : système d’arrêt d’urgence, qui s’active si le conducteur est en proie à un malaise et enclenche les feux de détresse avant d’appeler les secours, avertisseur de priorité, «Reversing Assistant», système qui mémorise la trajectoire sur les 50 derniers mètres en marche avant et qui est capable de la «restituer» en marche arrière. Un système qui peut être utilisé après coupure prolongée du contact et qui peut s’avérer drôlement utile pour les créneaux et en hors-piste.

Le grand jeu
Le X5 sort aussi le grand jeu en matière de comportement routier : doté d’une direction active intégrale (Integral Active Steering), équipement optionnel inauguré par la Série 7 et disponible pour la première fois sur un SUV de la marque, de quatre roues directrices (en option, toujours), d’une transmission intégrale, il est en mesure de se montrer aussi dynamique et aussi confortable qu’une Série 5. Nous en avons eu le cœur net lors d’une brève prise en main d’un X5 30d à Bouskoura. Au programme : petites pointes à 170 km/h, gros freinages, séance de drift à chaque rond-point. Un engin Diesel de deux tonnes, ça ? Et puis quoi encore ?
En plus d’une suspension pneumatique permettant de faire varier la garde au sol de 18,5 cm à 25,5 cm, il est possible de cocher la case pack Off-road dans le catalogue d’options, et accéder ainsi à un blocage des différentiels, à une garde au sol rehaussée de 8 cm, à un sélecteur de conduite donnant le choix entre quatre modes (sable, pierre, gravier et neige) ou encore à diverses protections de carrosserie. Un pack fortement recommandé pour ceux qui ne craignent pas d’explorer des terrains inhospitaliers au volant de ce SUV BCBG.
Sous le capot du X5 marocain, le choix est donné entre quatre motorisations et la parité est respectée entre blocs Diesel et blocs essence, ce qui, dans un pays où 94% des véhicules vendus l’année dernière carburaient au «mazout», est suffisamment rare pour être signalé. Chacun de ces blocs travaille en bonne intelligence avec la boîte automatique à 8 rapports d’origine ZF.
Côté moteur à huile lourde, le choix est donné entre deux six-cylindres en ligne 3.0 l suralimentés : celui de notre voiture d’essai (X5 30d) fait appel à deux turbos et développe 265 ch et 620 Nm, tandis que la motorisation du X5 M50d culmine à 400 ch et 760 Nm en sollicitant deux fois plus de turbos ! Si la vitesse de pointe de ce dragster haut sur pattes est bridée électroniquement à 250 km/h, son chrono sur le 0 à 100 km/h rend compte de ses incroyables aptitudes : 5,2 s, soit un temps comparable à celui d’un X5 M (E70) au V8 4.4 l biturbo de 555 ch et meilleur d’un dixième que celui d’une légende de Motorsport autrement plus grande : la M3 CSL (E46).

Motorisations nobles
L’offre essence se compose, pour sa part, d’un autre six-en-ligne de trois litres de cylindrée, celui du X5 40i (340 ch et 450 Nm), et d’un V8 4.4 biturbo de 462 ch et 650 Nm. Ce bloc est commercialisé au Maroc comme aux Etats-Unis, mais n’a pas été retenu pour le marché européen. A noter que les X5 essence ne sont disponibles qu’à la commande. Seul les versions Diesel ont droit de cité dans les showrooms de Smeia.
D’autres motorisations suivront, notamment le 4-cylindres qu’abritera le X5 25d, modèle qui permettra de niveler un peu les tarifs vers le bas, et, à l’autre bout du prisme, celles que réserve à ce SUV le département Motorsport : les M50i (V8 de 530 ch) et le X5 M ! Ce dernier devrait bénéficier du V8 de la dernière M5 et développer, ce faisant, dans les 600 ch ! Enfin, une variante hybride, le X5 45e iPerformance, devrait faire son apparition avant la fin de l’année dans le catalogue local de BMW.
Composée de trois lignes (Avantage, XLine et Pack M), la gamme marocaine démarre à 715 000 DH (hors taxe de luxe) et culmine à 1 200 000 DH. Des tarifs qui peuvent sembler haut perchés, mais qui ne le sont pas.
D’abord, le X5 30d Avantage est assez richement doté de série. Ensuite, si la génération suppléée débutait à 643 000 DH (X5 25d Avantage), il fallait grimper 100 000 DH plus haut pour accéder à la version d’appel du X5 30d. La décrue est donc de l’ordre de 28 000 DH d’une génération à l’autre. A la lumière de tout ce qui a été amendé, peaufiné, amélioré d’une génération à l’autre, c’est miraculeux !
Tarifs et finitions




