Belle, dynamique et relativement abordable, la BMW Série 3 constitue, depuis son lancement en 1975, le modèle stratégique ayant le mieux contribué au rayonnement mondial de la marque bavaroise. Le renouvellement de cette 7ème génération a requis beaucoup de prudence. Premier essai.
A l’occasion du renouvellement de la BMW Série 3, le constructeur allemand n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, en visant le triple objectif : multiplier les gadgets électroniques, soigner l’apparence et, surtout, parfaire le caractère dynamique. Il faut souligner que celui-ci a fait l’objet d’énormes progrès.
A l’inverse de la génération actuelle, considérée comme trop assagie et un brin pépère, la nouvelle venue propose un tempérament vif et tranchant, renouant avec le «plaisir de conduire», cher aux amateurs de belles béhèmes.
Reposant sur une plateforme flambant neuve, avec des voies généreusement élargies à l’avant et à l’arrière, la Série 3 offre de meilleures côtes d’habitabilité. Ce perfectionnement tombe au bon moment, compte tenu du peu d’attrait suscité par les berlines familiale. En ce sens qu’elle pourra désormais jouer à armes égales avec ses cousines allemandes : Mercedes Classe C et Audi A4. Peut-être même calmer les ardeurs du frérot BMW X1 qui, surfant sur le haut de la vague SUV, réussit à lui ravir pas mal de clients.

Évolution en profondeur
Sans aller jusqu’à redéfinir le look de la 6ème génération, apparue en 2012 et restylée en 2015, le nouveau opus y met un peu plus de charme et quelques griffes de sportivité. Son style, imprégné de dynamisme sur la partie avant, se révèle plus agressif et plus séduisant que jamais, avec des feux reliés à la calandre adoptant l’éclairage à diodes en série. Tout comme elle accueille, en option, des phares adaptatifs avec fonction anti-éblouissement et éclairage de l’intérieur des virages ou encore, un système «laser» étrenné par l’i8.
Le profil, de son côté, se distingue par des bas de caisse élargis et des épaules musclées, où le fameux pli Hofmeister qui entoure la custode n’est plus rattaché à la portière mais solidaire du montant arrière. Au niveau de la poupe, le dessin des feux avec des bandeaux de LED en forme de «L» se veut appréciable. Sur le registre des dimensions, la familiale allemande pointe à 4,71 m (+8,5 cm en longueur) et conserve presque la même hauteur (+ 1 mm à 1,44 m), mais son empattement s’allonge de (+4,1 cm) pour atteindre 2,85 m, au bénéfice de l’habitabilité.

Le numérique galopant
La belle allemande a aussi le sens de l’accueil. Dès qu’on y met pied, on perçoit la sensation du bien-être typé BMW, même si les mensurations demeurent inférieures à celles de ses concurrents. Enveloppants, les sièges avant ont été optimisés pour offrir davantage de confort. Ici, le poste de conduite est avantageusement orienté vers le conducteur qui bénéficie d’une multitude de petits soins. La banquette arrière est de même acabit avec une assise large et profonde, surmontée d’un dossier fractionnable (40/20/40).
Dans cette ambiance soignée, la qualité des tissus et des cuirs est du tout premier choix, mais c’est la panoplie des équipements dernier cri qu’on y adore le plus. Dominante, la grande dalle multimédia tactile (8,8 pouces en série et 10,2 en option), plantée face au conducteur, permet de commander l’essentiel des fonctions. Autre innovation plutôt subtile, le nouveau compteur-écran au graphisme «octogonal» se révèle fort intelligent, permettant ainsi de recouper l’ensemble des paramètres de conduite. Et pour faire bonne figure auprès des geeks, il intègre le chargeur par induction situé au-dessous de la console centrale, la commande gestuelle ou vocale, le système de navigation (Live Cockpit Navigation Pro)… Tous ces dispositifs sont gérés par le système d’exploitation BMW 7.0, une vraie station numérique douée pour les calculs ultra-rapides, permettant de commander et d’afficher instantanément une multitude de fonctions. Voilà donc un super calculateur qui propulse progressivement BMW dans l’air du tout numérique.

Équilibre de ballerine
Cependant, les moteurs ont peu évolué en termes de puissance : seules les versions 330i (+6 ch à 258 ch) et 330d (+ 7 ch à 265 ch) progressent, les autres restent identiques à celles de la génération sortante (320i de 184 ch, 318d de 150 ch, 320d de 190 ch). A l’occasion des tests-drive organisés au sud du Portugal, nous avons eu l’occasion de prendre en main la BMW 320d dans la région d’Algarve, célèbre pour ses paysages idylliques et ses reliefs tortueux. Le choix du lieu est tout sauf anodin. Sur les routes fort escarpées, la nouvelles Série 3 se révèle aussi agile que rapide grâce à ses suspensions basées sur l’amortissement progressif. Comme son nom l’indique, il s’agit d’amortisseurs à course progressive, livrés de série, qui concilient la stabilité nécessaire au confort et la fougue propre à la sportivité. Résultat : le roulis de la caisse dans les virages est bien réduit, même sur les chaussées dégradées. Et là, il faut reconnaître que les ingénieurs BMW ont réalisé un prodigieux travail, en abaissant la masse de l’auto de quelque 55 kg, grâce à l’usage intensif d’aluminium, tout en maintenant l’équilibre parfait des masses (50 – 50) entre l’avant et l’arrière.

Notre essai a pris fin sur le circuit d’Algarve, au volant de la M340i xDrive, laquelle subjugue le conducteur par son tempérament de feu. Avec son 6-cylindres en ligne de 374 ch, secondé d’un différentiel M Sport, 4-roues motrices intelligentes et un centre de gravité tiré vers le bas, la M340i xDrive avale les lacets dans un équilibre déconcertant. Cette déclinaison M – Performance de la Série 3 mérite un article à part, nous y reviendrons plus en détail dans une prochaine édition d’Autonews.
Au final, il faut souligner qu’après une brève traversée du désert, la célèbre berline allemande, dont la commercialisation interviendra au printemps 2019, renoue admirablement avec le «plaisir de conduite»… De quoi raviver la flamme de ses nombreux admirateurs.
