Belakoul Yassir, Directeur des marchés spécialisés chez Umnia Bank, nous livre son point de vue sur les plateformes Ucars et Ucars occasion.
Autonews : Quelle était votre stratégie de gestion face à cette crise sanitaire ?
Belakoul Yassir : Tout d’abord, je salue les équipes de Umnia Bank pour leur capacité à se réinventer lors de cette crise sanitaire et à repenser le modèle de distribution pour l’adapter au contexte avec le souci d’être toujours plus utile. Si nous nous sommes arrêtés à un moment de communiquer, c’est pour mieux écouter nos clients et partenaires, nous poser les vraies questions et nous mettre en phase avec les attentes du marché.
En période de covid-19, nous avions le devoir de continuer à servir nos clients sans les exposer inutilement, à être disponibles pour eux et à répondre à leurs besoins croissants en équipement. Pour cela, nous avons dû réadapter notre façon de faire en simplifiant au maximum nos processus, en les digitalisant mais aussi en élargissant notre offre.
Autonews : Vos résultats financiers à fin juin montrent une belle performance avec des financements automobiles en forte croissance alors que le marché est en perte de vitesse. Comment expliquez- vous ce phénomène ?
B.Y. : Le marché n’est pas réellement en perte de vitesse, il s’agit plus d’un décalage dans le temps, mais les intentions d’achat sont toujours là et la crise sanitaire que nous connaissons accentue même les besoins d’autonomie de la population en termes de mobilité.
Pour Umnia Bank, l’automobile est un marché à part entière, c’est un métier complexe. Il ne s’agit, pas de financements tout simplement, mais il revêt une dimension conseil qui est appréciée par nos clients qui trouvent une vraie compétence auprès de nos commerciaux. C’est aussi des partenariats à valeur ajoutée avec les distributeurs et concessionnaires pour faire bénéficier nos clients communs des meilleures offres en toute transparence et dans l’intérêt de toutes les parties.
Bien entendu, l’expérience client est au cœur de notre stratégie aussi, avec le premier site Internet bancaire dédié à l’automobile qui représente une vraie révolution au service de nos clients et partenaires.
Autonews : Parlons-en justement, qu’en est-il de votre approche digitale ?
B.Y. : En effet, durant l’année 2019, Umnia Bank a amorcé un nouveau virage dans la façon de commercialiser l’automobile au Maroc grâce à Ucars, une plateforme innovante qui regroupe l’ensemble des marques automobiles et qui permet à nos clients de choisir en toute simplicité leurs voitures et initier même l’acte d’achat. Ucars est un grand showroom digital qui permet d’exposer toutes les marques et tous les modèles de voitures 24h/24h, où les clients peuvent naviguer sans se déplacer, faire des simulations et déposer une demande de financement en ligne.
N’oublions pas aussi que Umnia Bank est une banque participa-tive, et à ce titre, elle se positionne en tant qu’intermédiaire économique. Elle ne fait pas de crédit en tant que tel mais agit comme un vendeur de biens. De ce fait, le site Ucars est une réponse adaptée qui sert la vocation de la banque mais apporte aussi une réponse efficace à tous ceux qui ne souhaitent pas faire appel à du crédit conventionnel.
Ucars ne concurrence pas les solutions de financement classiques mais bien au contraire vient élargir les offres existantes et contribuer au développement du marché automobile dans son ensemble.
Autonews : Nous avons remarqué aussi que vous avez osé de nouveaux segments, l’occasion en l’occurrence. Vous ne pensez pas que vous avez pris un risque dans un segment longuement marginalisé par le secteur du financement automobile ?
B.Y. : Que ça soit le neuf ou l’occasion, notre souci premier a été de répondre à la demande de nos clients. Nous avons réussi à lancer un nouveau concept pour le neuf, il n’y avait pas de raison de ne pas le réussir dans l’occasion. Cependant, je vous l’accorde, il fallait y mettre les moyens et garde-fous nécessaires pour le réussir efficacement.
Nous nous sommes imposés un certain nombre de règles très strictes en matière de transparence, de fiabilité et de sécurité et, surtout, nous avons souhaité être un tiers de confiance entre l’acheteur et le distributeur. Les véhicules qui sont achetés pour le compte de nos clients, sont expertisés côté mécanique et carrosserie mais aussi concernant leur origine. Notre objectif était de participer à structurer ce marché, jusque-là majoritairement entre les mains de courtiers peu soucieux de la qualité des véhicules revendus.
Aujourd’hui, les clients aspirent à autre chose. Il y va de leur sécurité et de celle de leurs proches. C’est aussi un achat important pour un ménage et le risque de tomber sur des intermédiaires peu scrupuleux est grand en l’absence d’intervenants sérieux et organisés. Tout le marché est en évolution sur ce segment, l’offre se professionnalise à travers des acteurs de renom qui mettent tout en œuvre pour faire de l’occasion une alternative valable. Tout le monde n’a pas les moyens de se payer un véhicule neuf, est-ce pour autant qu’il faut l’exclure d’un circuit formel et sécurisé ?
Le marché de l’occasion représente trois fois celui du neuf, autant dire que c’est un énorme gisement qui mérite aujourd’hui l’attention de tous. J’en profite d’ailleurs pour lancer un appel à tout distributeur, qui partage les mêmes valeurs et les mêmes exigences en matière d’équipement automobile d’occasion, pour nouer avec nous un partenariat créateur de valeurs autour de la plateforme Ucars occasion.
Autonews : Comment voyez-vous l’avenir du financement automobile au Maroc ?
B.Y. : Nous sommes optimistes et confiants dans l’avenir. Le rebond constaté depuis juillet est la preuve que la demande est toujours là et même grandissante. Le marché de l’occasion a aussi de très belles années devant lui, mais doit se réinventer. Le parc automobile au Maroc a besoin de se rajeunir et cela ne peut se faire qu’à travers des professionnels qui garantissent un renouvellement maîtrisé et sécurisé. Tous nos efforts vont dans ce sens, car nous ambitionnons d’assumer notre rôle d’acteur responsable dans le développement de l’économie.