Autonews 236 – Disponible pour téléchargement

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Nul n’ignore que pour créer un objet, il faut bien connaître les désirs et les besoins des utilisateurs. Et ce n’est pas étonnant que les designers automobiles explorent minutieusement les champs affectifs et émotionnels de leurs clients avant de donner forme à un modèle. Outre les critères tangibles comme le prix, les charges d’exploitation ou l’efficacité, l’aspect esthétique est souvent déterminant dans la décision d’achat.

On doit d’abord aimer une compagne (à quatre roues) pour pouvoir la supporter une très longue durée. C’est une question de goût et de sentiments. La diversité en matière de design est abondante, et chacun y va de son petit penchant, ou de sa grande lubie. Si la berline classique aux lignes consensuelles séduit encore le bon père de famille aux habitudes plutôt discrètes, les autres types de carrosserie (SUV, coupés, sportives…), font immédiatement vibrer des automobilistes empreints de dynamisme. Les designers sont donc à l’affût des moindres signaux affectifs, et ne cessent de les traduire en métaphores artistiques. Leur coup de pinceau exprime tantôt la splendeur et l’élégance, tantôt le conservatisme classique, tantôt la robustesse et la sophistication…

Ce numéro d’Autonews décline un panel de modèles aux tendances stylistiques distinctes, même s’ils appartiennent parfois au même segment. Observez par exemple les trois crossovers (Citroën C4, Opel Mokka et Toyota Yaris Cross) récemment commercialisés chez nous, et vous vous apercevrez que chacun d’eux possède sa propre personnalité.

Dotée d’une allure policée et d’une posture surélevée, le nouveau Citroën C4 offre le meilleur des deux mondes. Quitte à bousculer son code génétique, il mixe le classicisme d’une berline et la robustesse d’un SUV urbain. Sa silhouette, nettement plus imposante que celle de son prédécesseur, ne manque pas d’originalité. Le C4 ne cache pas son jeu en visant les automobilistes jeunes et moins jeunes, à la fois.

L’Opel Mokka pour sa part, en met plein les yeux avec son costume sportswear, mis en valeur par une teinte bicolore et des touches rouges sur les jantes et le pavillon. Telle une starlette à la Mostra de Venise, son faciès flamboyant est flanqué d’un «Vizor» (une sorte de masque reliant la calandre aux phares). Fringant et futé, le petit allemand comblera, à coup sûr, des acheteurs jeunes et endurcis. Et puis, il y a le Toyota Yaris qui reste fidèle à l’esprit maison, en dégainant une allure plutôt rondouillarde d’inspiration manga. Ce n’est probablement pas une panne d’inspiration, mais juste une formule qui marche encore.

Obéissant à la loi de l’offre et de la demande, le design est une affaire de goût, de désir et, parfois, de fantaisie. Exemple extrême : le manufacturier Ferrari n’a pas hésité à revisiter son passé pour produire la Daytona SP3 qui se négocie à 2 millions € la pièce. Sensuelle et puissante, la silhouette de ce chef-d’œuvre est entièrement imaginée pour titiller la libido d’une poignée d’acheteurs fortunés.

Bonne lecture.