La vague SUV déferle sur Aston Martin, dernier bastion de l’automobile sportive britannique, qui vient de lever le voile sur son dernier opus : Aston Martin DBX. Au menu, une ligne digne d’une GT haute sur pattes, un écrin aussi somptueux que le boudoir de l’impératrice Catherine II et un V8 débordant de testostérone. Quelle splendeur !
C’est une incursion spectaculaire ! L’arrivée de l’Aston Martin DBX sur le terrain des SUV hyperluxueux ne manquera pas d’enflammer la guerre entre les labels qui y sont déjà établis. Dans cet environnement ultra select, la palme de l’audace revient au Bentley Bentayga, dévoilé en 2015, qui a littéralement fait voler en éclats la ligne de démarcation entre les GT de luxe et les grands SUV. Il a entraîné dans son sillage le Lamborghini Urus qui, sorti en 2017, a démontré qu’une supercar saurait aussi se métamorphoser en baroudeur/sprinteur. Et puis, c’était au tour de Rolls-Royce, apparu en 2018, de mettre son orgueil de côté et foncer capot devant dans la mêlée. C’est dire à quel point l’émergence d’Aston Martin dans ce segment extrêmement lucratif est une véritable caution de survie. Or, dans cette splendide course de luxueux baroudeurs, seul Ferrari manque à l’appel. La marque de Maranello s’obstine, certes, à ne pas rentrer dans le rang, mais sa reddition n’est peut-être que question de temps.

Design léché
Aston Martin réagit donc au déploiement massif de ses concurrents dans le segment des SUV hyperluxueux, mais il ne fait pas les choses à moitié. En fait, les signes prémonitoires de cette surprenante allure ont été préfigurés par le concept-car DBX, présenté au Salon de Genève 2017. Le nouveau-né de la marque britannique endosse, à quelques détails près, cette même parure. Avec sa ligne athlétique, ses hanches musclées, sa face avant extrêmement agressive et sa hauteur de pavillon réduite, le DBX prend la forme d’une belle GT hautte sur pattes plutôt que celle d’un SUV.

La face avant, qui reprend l’essentiel des codes stylistiques maison, se signale par la mythique calandre béante, dont la grille massive s’assortit d’un contour laqué.
La partie arrière est de même acabit avec la méticuleuse découpe du coffre faisant référence à celle de ses sœurettes. Atypique, le bout du hayon à bascule, inspiré de la Vantage, joue parfaitement le rôle d’un gigantesque becquet. Il faut dire que la contrainte aérodynamique a guidé le processus de développement de cette forme parfaitement aérienne. Ainsi, le flux d’air circule dans une fluidité remarquable entre le pare-brise très incliné et la lunette arrière. Il en va de même pour les feux de jour à LED qui, entourés d’un conduit aérodynamique, acheminent l’air à travers les passages de roues avant et sur le côté. Ce qui permet à la fois de réduire la traînée et la portance tout en refroidissant les freins.
Petite curiosité, la découpe des seuils des portières aide à rétrécir le pas pour accéder dans le somptueux habitacle, ce qui évite, vous l’aurez compris, de déchirer une belle robe ou un beau costume en arrivant à un dîner mondain.

Tailor made
Et tant qu’on parle de la mondanité et de l’apparat, il faut savoir que l’intérieur de la DBX est entièrement fabriqué d’une manière artisanale, afin d’offrir un espace et un confort équivalents, tant à l’avant qu’à l’arrière. La générosité de l’habitabilité se conjugue à un toit panoramique en verre et des vitres de portes sans cadre, procurant une sensation de luminosité et de bien-être à bord. Le rembourrage proéminent des sièges baquet, tout autant que les accoudoirs centraux séparés offrent un maintien inégalé sur les routes sinueuses.
Mais ce qui frappe le plus dans cette ambiance épurée, c’est la délicatesse du design de la console centrale et de la planche de bord. Garnie de matériaux exquis, cette dernière abrite l’interface multimédia TFT (10,25 pouces) affleurant la console centrale, alors que face au conducteur un immense écran TFT de 12,3 pouces recoupe les informations affichées par les cadrans d’instrumentation. Entre autres systèmes high-tech, on y trouve l’Apple CarPlay, fourni de série, le système de caméra 360 degrés, l’éclairage d’ambiance qui propose 64 couleurs différentes dans deux zones…
Nous ne passerons pas non plus sous silence la qualité sublime des selleries cuir pleine fleur, livrées par la célèbre marque Bridge of Weir. Même la garniture du ciel de toit et le store de toit électrique sont disponibles dans une luxueuse finition Alcantara, dont l’effet occultant et l’atténuation des rayons solaires sont impeccables. Bref, un somptueux salon filant.

Polyvalence mécanique
Propulsé par une nouvelle version du moteur V8 biturbo de 4 litres que l’on retrouve dans la DB11 et la Vantage, le DBX offre la puissance stratosphérique de 550 chevaux et un couple de 700 Nm. Outre le rendement supérieur, ce bloc propose une sonorité modelée à la carte, grâce à un système d’échappement actif. Il promet ainsi un silence feutré au possible pour une conduite coulée et un vroom assourdissant lorsque le régime moteur s’emballe. La polyvalence du moteur ne se limite pas non plus à la sonorité de l’échappement, loin s’en faut, mais aussi à son dispositif de désactivation des cylindres pour améliorer l’économie de carburant. Quant aux performances, le DBX abat le 0 à 100 km/h en 4,5 secondes et atteint la vitesse maximale de 291 km/h.
La transmission de cette débauche de puissance au sol est assurée par la boîte de vitesses automatique à convertisseur de couple à neuf rapports, elle s’accompagne du système de traction intégrale à différentiel actif, secondé d’un autobloquant électronique arrière (eDiff). Du coup, le couple transmis aux essieux avant ou arrière du véhicule est savamment dosé. Combiné au système de direction sur-mesure qui a été mis au point pour offrir une sensation et une réponse semblable à celle d’une voiture de sport, le DBX procure au conducteur un sentiment de contrôle absolu, quelles que soient les conditions.

Facturé à 2 millions de DH la pièce, l’Aston Martin DBX se rend encore plus désirable en proposant aux 500 premiers propriétaires un «pack 1913» exclusif, muni d’un écusson sur l’aile, de plaques sur les seuils et d’un monogramme indiquant son tirage limité.
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