Abdessamad Issami : Umnia Bank est compétitive en automobile

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Le financement alternatif de l’automobile est un segment nouveau, qui est en phase de rodage. Un contrat type est établi pour les clients qui souscrivent une assurance décès-invalidité de type conventionnel en attendant Takaful. Eclairage de Abdessamad Issami, président du Directoire de Umnia Bank, filiale du Groupe CIH Bank.

Autonews :  Comment se présente votre approche en matière de finance participative automobile ?

Abdessamad Issami : Actuellement, les contrats validés par le Conseil supérieur des ouléma (CSO) concernent Mourabaha immobilière et mobilière. Cette formule consiste en l’acquisition par la banque d’un bien selon des caractéristiques demandées par le client, puis la cession de ce bien au client. Pour Mourabaha, l’automobile est au nom du client dès le départ.

Dans le cas de Ijara, la carte grise reste au nom de la banque. C’est au terme du contrat qu’elle est transférée au client s’il accepte l’achat.  

Autonews : Qu’en est-il de Ijara ?

A.I. : Le contrat Ijra n’est pas encore disponible. La validation de ce contrat par le Conseil des ouléma est en cours. Ijara est déclinée en deux formules, à savoir une location avec restitution du bien à la banque en fin du contrat, ou une location avec acquisition à terme.

Autonews : Concernant les délais de paiement, les apports, le montant des financements, existe-t-il des clauses particulières ?

A.I. : Nous sommes dans le marché en ce qui concerne la durée de financement, les apports du client et le montant à financer. Nous invitons à cet égard les personnes intéressées à nous solliciter aussi bien en agence qu’au niveau de notre stand au Salon Auto Expo pour étudier leurs besoins.

Le process d’instruction regroupe plusieurs intervenants, notamment les clients, les concessionnaires, les assurances, le Service des mines. C’est un produit nouveau qui a besoin de vulgarisation auprès de tous ces acteurs.

Autonews : Comment se présentera votre offre lors du prochain Auto Expo ?

A.I. : L’offre existe mais nous devons travailler le process avec les différentes parties prenantes. L’expérience réalisée au niveau du financement participatif de l’immobilier a montré que les clients ont des attentes particulières.

La demande existe aussi mais le profil des clients n’est pas prédéfini. Nous allons découvrir tout cela au fur et à mesure. Notre objectif est de servir les clients qui ne trouvent pas une offre conforme à leurs convictions et vulgariser le mode de fonctionnement du produit.

Autonews : Quelles sont les contraintes qui peuvent impacter le financement Mourabaha auto ?

A.I. : Tous les nouveaux produits ont besoin de temps pour être vulgarisés vis-à-vis de toutes les parties prenantes. C’est là où les professionnels doivent consentir un travail d’explication aux clients en vue de mieux les servir.

Il faut préciser par ailleurs que le financement nécessite une assurance décès-invalidité alors que le Conseil supérieur des oulémas (CSO) a préconisé une assurance Takaful. Ce produit n’a pas encore reçu les avals nécessaires. Les contrats modèles ayant reçu l’agrément du CSO ont été développés par l’ensemble des confrères de la banque participative au sein du GPBM.

Au fur et à mesure de l’évolution de l’activité, nous allons échanger et travailler pour faire face aux différentes contraintes.

Autonews : Pensez-vous que les produits peuvent différer d’un opérateur à un autre sous l’effet de la concurrence

A.I. : Nous sommes en train de servir une clientèle qui n’a jamais fait appel à des crédits conventionnels. Les concours participatifs nécessitent un process particulier. Nous agissons dans un marché qui implique nécessairement la concurrence. Le client devrait chercher le produit qui lui convient là où il est le mieux servi.